Renseignements publics

L’Institut de cardiologie de l’Université d’Ottawa (ICUO) possède et utilise un cyclotron avec succès et en toute sécurité depuis plus de 15 ans pour produire des produits radiopharmaceutiques. Ceux-ci sont utilisés à l’ICUO et à L’Hôpital d’Ottawa pour effectuer des tests d’imagerie en oncologie, en neurologie et en cardiologie. La Commission canadienne de sûreté nucléaire (CCSN) exige désormais que tous les établissements qui possèdent un cyclotron comme celui de l’ICUO renseignent le public sur ce type d’appareil, son fonctionnement et les délais prévus pour aviser la communauté de tout problème potentiel en matière de santé et de sécurité.

Protocole de divulgation publique

Le protocole de divulgation publique de l’ICUO s’inscrit dans le cadre des objectifs du Plan de gestion de crise et du Plan de communications en cas de crise de l’ICUO. Ce protocole suivra les procédures et plans d’action généraux en ce qui concerne les communications, les relations avec les médias et les autres activités de diffusion.

Produits d’information publique

La stratégie d’information publique pour nos installations s’inscrit dans le cadre du plan de communications de l’ICUO. Tout changement apporté aux installations sera communiqué au public à l’aide de divers outils qui serviront à remplir les objectifs du Protocole d’information et de divulgation publiques.

Nous sommes engagés à communiquer avec notre public cible en utilisant divers moyens dont :

  • Les réunions de l’Association de la communauté de l’Hôpital Civic;
  • Les médias sociaux;
  • Des courriels ciblés, au besoin;
  • Le système de notification d’urgence, au besoin.

Qu’est-ce qu’un cyclotron?

Un cyclotron est un appareil que l’ICUO utilise pour produire des radio-isotopes à vie courte afin de mettre au point des produits radiopharmaceutiques utilisés en imagerie et en recherche médicales. Au départ, des ions hydrure H- (l’hydrogène est un atome que l’on retrouve dans la molécule d’eau), dotés d’une charge électrique, sont placés dans le cyclotron. Grâce à un puissant champ magnétique, ces particules chargées négativement sont accélérées afin d’augmenter leur énergie et d’en extraire des protons qui sont alors dirigés sur une cible; la réaction nucléaire ainsi générée permet de produire des isotopes radioactifs. Ceux-ci sont ensuite extraits du cyclotron avant d’être transformés en produits radiopharmaceutiques émetteurs de positons dans les laboratoires attenants.

Le cyclotron est-il un appareil sûr?

Oui. Les cyclotrons sont utilisés partout dans le monde depuis leur mise au point dans les années 1930; ils sont considérés comme une technologie nucléaire propre qui produit très peu de déchets radioactifs. Nos installations fonctionnent de façon sûre, selon de strictes procédures opérationnelles; d’importantes mesures d’urgence sont également en place pour assurer en tout temps la sécurité des patients, du personnel et du public.

Comme tout laboratoire spécialisé, le cyclotron et son enceinte sont munis d’équipements de sécurité, notamment de murs en béton très épais dotés d’un blindage de plomb, de systèmes de surveillance et de différents dispositifs de sécurité. Ces équipements sont conçus pour limiter au maximum l’exposition au faible rayonnement émis par le cyclotron durant son fonctionnement. 

Selon le processus de gouvernance de la CCSN, toutes les installations de cyclotron doivent posséder un permis. Le CCSN, qui possède une vaste expérience relativement à l’octroi de permis aux établissements exploitant un cyclotron au Canada, veille scrupuleusement à la sécurité des travailleurs et du public, et à la protection de l’environnement. Conformément à la réglementation du CCSN, les opérateurs de cyclotron doivent produire des rapports annuels; ils sont de plus soumis à une surveillance régulière, de même qu’à un processus de renouvellement de leur licence, afin de garantir un milieu sécuritaire pour le personnel et les visiteurs de l’ICUO ainsi que pour la communauté en général.

Quels sont les types de produits radiopharmaceutiques produits à l’ICUO à l’aide du cyclotron, et à quoi servent-ils?

Les produits radiopharmaceutiques produits à l’aide du cyclotron de l’ICUO sont utilisés pour réaliser un type d’examen d’imagerie appelé « tomographie par émission de positons » (TEP). La TEP est la technique d’imagerie diagnostique la plus pointue pour :

  • (i) détecter précocement et évaluer avec précision un cancer; et
  • (ii) détecter certaines affections du cœur et du cerveau.

Les isotopes utilisés en TEP ont une période radioactive courte (leur demi-vie varie de 20 à 110 minutes). En ce qui concerne les matériaux radioactifs, la notion de demi-vie exprime le délai avec lequel leur radioactivité décroît et disparaît. La demi-vie correspond au temps écoulé pour que la radioactivité du matériau ait diminué de moitié. Les isotopes produits à l’ICUO ont une demi-vie très courte. Cela signifie que l’indicateur radioactif devient rapidement inactif et qu’il doit par conséquent être mis au point à proximité de l’appareil de TEP.

Isotopes produits à l’ICUO :

Activité résiduelle - en pourcentage (%)

  Demi-vie 1 heure 4 heures 1 jour 1 semaine 1 mois
Fluore 18 (18F) 110 minutes 69 % 22 % 0 % 0 % 0 %
Carbone 11 (11C) 20 minutes 13 % 0 % 0 % 0 % 0 %
Azote 13 (13N) 10 minutes 1.5 % 0 % 0 % 0 % 0 %

Quelle est la différence entre un cyclotron et un réacteur nucléaire?

Il y a plusieurs différences entre les deux. La première différence est la matière première utilisée. Pour la production d’isotopes médicaux à l’aide du cyclotron de l’ICUO, la matière première est stable et non radioactive. On utilise par exemple de l’eau enrichie avec de l’oxygène 18. Dans un réacteur nucléaire, la matière première est généralement l’uranium, dont le noyau est divisé pour produire divers produits radioactifs, qui sont ensuite séparés et purifiés avant leur emploi. Comme les cyclotrons n’utilisent pas d’atomes lourds, il n’y a aucun risque d’emballement de la réaction en chaîne. Et contrairement aux réacteurs nucléaires, les cyclotrons ne produisent pas de grandes quantités de déchets radioactifs à vie longue.

Une deuxième différence est la source d’énergie. L’énergie des réacteurs provient de la fission de l’uranium qui libère de la chaleur et des neutrons, ce qui provoque la réaction en chaîne. Le cyclotron fonctionne à l’électricité. Les réacteurs nucléaires doivent toujours être refroidis, même quand ils ne produisent pas d’isotopes. Leur extinction peut être très longue, alors que l’on peut éteindre un cyclotron simplement en le mettant hors tension.

Pour de plus amples renseignements :

Depuis l’installation du cyclotron à l’Institut de cardiologie de l’Université d’Ottawa (ICUO) il y a environ 15 ans, son exploitation est soumise à la réglementation de la Commission canadienne de sûreté nucléaire (CCSN), laquelle octroie les permis aux opérateurs de cyclotrons.

Le programme d’information publique de l’ICUO sur le cyclotron vise à fournir aux membres du public, en toute transparence, un accès ouvert aux renseignements en matière d’exploitation, de protection de l’environnement et de sûreté liés au cyclotron et à son utilisation. 

Le programme a pour principal objectif de garantir que l’information liée à la santé, à la sûreté et à la sécurité des individus et à la protection de l’environnement, de même qu’aux autres enjeux associés aux activités de ces installations nucléaires, est communiquée au public efficacement. 

Le laboratoire de radiochimie et le cyclotron de l’ICUO sont des installations essentielles pour les activités menées à l’ICUO et à L’HO, notamment la production des indicateurs radioactifs utilisés en pratique clinique et en recherche.

Le cyclotron a été conçu selon le principe de précaution ALARA (as low as reasonably achievable) pour limiter le risque d’émissions radioactives à un niveau aussi bas que « raisonnablement » possible. Sa conception comprend plusieurs systèmes de sécurité multiredondants qui font l’objet de tests réguliers afin de prévenir tout risque d’émissions excessives. En ce qui a trait au niveau de rayonnement, aucun incident pouvant avoir des répercussions sur nos employés, nos patients ou les membres de la communauté ne s’est produit au cours des 15 années d’opération du cyclotron à l’ICUO.

Ce programme d’information et de divulgation publiques vise principalement à garantir que les individus qui résident ou qui travaillent à proximité des installations de l’ICUO sont informés :

  • de la présence d’un cyclotron à proximité;
  • des risques potentiels (quoique minimes) liés aux importantes activités menées dans ces installations;
  • de l’existence du programme de radioprotection de l’ICUO et de L’HO qui assure la protection de leur santé, leur sûreté et leur sécurité; et
  • de la survenue de tout événement pouvant avoir des répercussions en matière de protection ou de sûreté liées au rayonnement.

Domaines d’intérêt

Nos activités actuelles sont axées sur l’imagerie : a) métabolisme myocardique du glucose, des acides gras et par oxydation; b) voie de signalisation noradrénergique vers le transporteur, récepteurs et transduction du signal médiée par l’AMP cyclique; c) système rénine-angiotensine au niveau du récepteur AT1 du cœur, du cerveau et des reins; étiquetage de cellules souches et gènes rapporteurs. Le profil de liaison pharmacologique des nouveaux indicateurs sera évalué in vitro et in vivo afin de déterminer leur potentiel en tant que marqueurs quantitatifs dans les modèles animaux d’états pathologiques et d’orienter les traitements.

Nos approches expérimentales comprennent :

  • radiosynthèse;
  • liaison in vitro, technique de buvardage et examens autoradiographiques;
  • études de biodistribution;
  • spécificité et sélectivité des liaisons in vivo;
  • études de modulation pharmacologique dans les modèles animaux;
  • études des métabolites et de dosimétrie;
  • examens par TEP de modèles animaux;
  • modélisation pharmacocinétique;
  • effets d’agents thérapeutiques sur un site ciblé;
  • examens par TEP d’humains.

La mise au point et l’évaluation de ces sondes pour l’imagerie de systèmes altérés donnent des perspectives sur la physiopathologie cardiovasculaire, l’orientation des traitements et l’évaluation de l’évolution de la maladie et du traitement à l’aide de la TEP. Nos recherches sont bonifiées par des collaborations avec divers chercheurs de l’Université d’Ottawa.

Statut réglementaire

En tant que fabricant de radio-isotopes, le Laboratoire de radiochimie de l’Institut de cardiologie est tenu de soumettre à Santé Canada des documents relatifs à tous les processus chimiques et de fabrication, et fournir une notice complète de l’expert clinique pour tous les produits radiopharmaceutiques émetteurs de positons (PREP). Toutes les études qui font appel aux PREP doivent soumettre à Santé Canada une demande d’essai clinique (DEC) aux fins d’examen avant l’initiation du protocole. Un essai entièrement autorisé peut débuter dès que Santé Canada a reçu une lettre de non-objection. Au cours des 6 dernières années, plus de 35 DEC soumises à Santé Canada ont été approuvées.