CCSC 2012 : Où nous en sommes avec la chirurgie cardiaque à effraction minimale

13 décembre 2012
Marc Ruel

La chirurgie cardiaque à effraction minimale se situe entre l’opération à cœur ouvert et les interventions par cathéter. Tous offrent les avantages suivants : permettre au cœur de continuer à battre pour que les patients puissent éviter le cœur-poumon artificiel; assurer une récupération plus rapide; et réduire les cicatrices et ainsi améliorer l’aspect esthétique. Un groupe d’experts présidé par le Dr Marc Ruel , chirurgien de l’Institut de cardiologie, s’est penché sur l’état actuel des connaissances.

Le Dr Ruel a parlé des pontages aorto-coronariens à effraction minimale, un type d’intervention pour lequel il a été un pionnier. Avec ses partenaires américains de Staten Island, New York, le groupe de l’Institut de cardiologie a maintenant pratiqué 800 interventions chirurgicales cardiaques à effraction minimale, réalisées par une petite incision faite entre les côtes. Le programme a connu un très grand succès, avec un taux de survie de 98 p. 100 après 2 ans et l’élimination presque complète de l’infection des plaies profondes. Le principal défi pour étendre l’adoption de ces techniques demeure le niveau de difficulté technique.

Le Dr Khanh Lam de l’Institut de cardiologie a parlé de l’ablation chirurgicale pour le traitement de la fibrillation auriculaire (FA), dont l’incidence ne cesse d’augmenter. Le traitement médical n’est pas si efficace pour traiter la FA et l’ablation par cathéter nécessite souvent deux interventions ou plus pour maîtriser la situation. L’intervention Maze à cœur ouvert est le modèle par excellence, mais l’ablation par radiofréquence à effraction minimale donne de meilleurs résultats que l’ablation par cathéter, et ce, avec une seule intervention.

Dans le cas de l’intervention chirurgicale de la valvule mitrale, les patients aiment bien l’option de chirurgie cardiaque à effraction minimale et la demandent. Les résultats sont bons ou meilleurs que ceux de l’opération à cœur ouvert, mais les risques accrus de dissections aortiques et d’accident vasculaire cérébral comptent au nombre des inconvénients. Bien qu’elles ne conviennent pas à tous les patients, il conclut que les interventions chirurgicales cardiaques à effraction minimales continueront à se multiplier, concurrençant les avantages des interventions par cathéter.