Depuis qu’ils ont découvert récemment que les progéniteurs endothéliaux du corps adulte pouvaient aider à guérir un cœur endommagé, à la fois en réparant le tissu musculaire du cœur et en générant de nouveaux vaisseaux sanguins pour fournir de l’oxygène, les chercheurs tentent de trouver comment aider ces cellules semblables aux cellules souches à travailler plus fort et à vivre plus longtemps.
Le Dr Darryl Davis, électrophysiologue et chercheur en médecine régénérative à l’Institut de cardiologie de l’Université d’Ottawa (ICUO), a parlé d’une série de marqueurs moléculaires qui différencient les progéniteurs endothéliaux des autres types de cellules. Les progéniteurs endothéliaux ne sont pas présents en grand nombre dans le cœur natif : en utilisant son panel de marqueurs, le groupe du Dr Davis a identifié comme progéniteurs endothéliaux qu’une fraction de 1 p. 100 des cellules dans des échantillons de cœurs de souris adultes.
Avec ses techniques d’expansion des cellules, le groupe a réussi à produire de grandes cultures contenant 10 p. 100 de progéniteurs endothéliaux. Il fait ainsi passer le nombre de cellules recueillies d’environ 3 000 à environ 130 000, un chiffre substantiel quand on pense au potentiel que représente l’injection de progéniteurs endothéliaux dans un cœur endommagé pour stimuler sa réparation.
Nicholas Latham, un étudiant du cycle supérieur qui travaille avec le Dr Davis, a présenté les résultats d’une recherche visant à tester la capacité régénératrice des progéniteurs endothéliaux humains dans le cœur. Ces cellules aident à créer les vaisseaux sanguins qui alimentent le cœur.
Ils ont découvert que bien que les progéniteurs endothéliaux produisent un profil plus élaboré de protéines de signalisation qui attirent d’autres molécules participant au processus de réparation tissulaire dans le cœur, ces cellules et les progéniteurs endothéliaux semblent avoir des capacités similaires pour favoriser la croissance des vaisseaux sanguins en culture cellulaire. M. Latham a conclu qu’une combinaison de thérapie cellulaire pouvait avoir des effets synergiques et améliorer les traitements à base de cellules souches cardiaques dans de futures expériences.
Ali Ahmadi, du laboratoire d’Erik Suuronen, a présenté une recherche vérifiant si une microstructure de collagène pouvait améliorer la rétention et la survie des progéniteurs endothéliaux transplantés. Pour l’instant, quand ces cellules sont transplantées dans le cœur adulte, seule 1 sur 10 arrive à survivre. Les chercheurs ont observé une amélioration de la survie des progéniteurs endothéliaux, de la fonction cardiaque et du débit sanguin avec la microstructure de collagène, ainsi qu’une nette augmentation de la signalisation par une protéine capable de protéger les progéniteurs endothéliaux (kinase liée aux intégrines).
Joanne McBane, également rattachée au laboratoire de M. Suuronen, a présenté des données montrant qu’une matrice à base de collagène et de chitosane, en développement pour faciliter la greffe d’îlots dans le traitement du diabète, aide à la formation de nouveaux vaisseaux sanguins pour les îlots greffés et, par conséquent, devrait améliorer la survie des cellules. La matrice collagène-chitosane donne aussi lieu avec le temps à une réduction du nombre de molécules de signalisation incitant l’organisme à attaquer les îlots greffés et à une augmentation des molécules de signalisation aidant à protéger ces îlots.