Le pronostic des patients qui subissent une crise cardiaque suivie d’un rétablissement de la circulation spontanée (ROSC) sans reprise de conscience est sombre. Il est possible toutefois d’améliorer le pronostic neurologique des patients ROSC en refroidissant rapidement leur corps (hypothermie thérapeutique) au laboratoire de cathétérisme cardiaque, mais plusieurs questions demeurent quant à la mise en œuvre de ce traitement.
Le résident Ifrah Abdirahman a présenté une comparaison des résultats chez les patients ROSC qui ont été soumis à un refroidissement du corps à leur arrivée à l’hôpital après un infarctus du myocarde avec surélévation du segment ST ( STEMI ) ou un infarctus du myocarde non STEMI. On s’attendait à ce que les conséquences neurologiques soient pires dans les infarctus avec STEMI, le type de crise cardiaque le plus dangereux, mais il s’est avéré que ce n’est pas le cas.
Les deux groupes de patients ont passé le même temps à l’hôpital, et presque le même nombre de patients des deux groupes ont reçu leur congé, un marqueur d’une issue neurologique favorable. Ces résultats indiquent qu’il est faisable de procéder au refroidissement et à une intervention coronarienne percutanée (angioplastie et implantation d’une endoprothèse) immédiate chez les patients STEMI comateux.
Le résident Rohit Moudgil a soulevé une observation inquiétante chez les patients soumis simultanément à un refroidissement et à une intervention coronarienne percutanée : le médicament clopidogrel, administré pour prévenir la formation de caillots sanguins après l’implantation d’une endoprothèse, ne semble pas bien fonctionner à des températures corporelles plus froides. Lui et ses collègues ont analysé le sang des patients ROSC après 24 heures de refroidissement et ont constaté que presque aucun ne présentait une inhibition plaquettaire après l’administration du clopidogrel. Ce qui est intéressant, c’est qu’à une température corporelle normale, les patients ROSC présentaient aussi une inhibition plaquettaire minimale avec le clopidogrel. Il conclut que d’autres inhibiteurs plaquettaires doivent être testés chez ces patients.