L’utilisation de cellules souches pour régénérer les tissus cardiaques endommagés présente un potentiel important. Toutefois, de nombreuses questions d’ordre technique demeurent. Le fait de comprendre quels types de cellules entraînent les bienfaits les plus importants et la façon dont on doit les employer est un point crucial. Plusieurs essais cliniques portant sur les cellules souches ont fait l’objet de présentations au congrès de l’AHA; deux d’entre eux sont particulièrement intéressants. La phase I de l’essai clinique SCIPIO est la première étude qui visait à évaluer l’efficacité des cellules souches cardiaques (CSC) dans le traitement de l’insuffisance cardiaque ischémique.
Le Dr Roberto Bolli, de l’Université de Louisville, au Kentucky, a annoncé qu’après deux ans, on a observé une amélioration chez les patients ayant reçu des injections de CSC. Les cellules utilisées provenaient de biopsies cardiaques percutanées effectuées sur des patients. Les résultats indiquent que le traitement a diminué l’étendue des lésions cardiaques et amélioré la fonction cardiaque ainsi que la qualité de vie. Un essai de phase 2 est prévu.
Un autre essai de phases I et II, intitulé « POSEIDON », s’intéresse à l’utilisation de cellules souches de tissus conjonctifs, appelées « cellules souches mésenchymateuses ». Bien que les résultats soient préliminaires, les chercheurs ont découvert que l’origine de ces cellules, qu’elles proviennent du patient lui même ou d’un donneur, ne change rien à leur efficacité ou à leur innocuité. Si ces résultats se confirment, cela correspondra à une avancée marquante, parce que la possibilité d’avoir accès à des cellules en tout temps offre de gros avantages par rapport au fait de devoir préparer les cellules des patients pendant leur traitement.
Le Dr Darryl Davis de l’ICUO a présenté les résultats d’une étude préclinique réalisée à l’aide d’un modèle murin d’infarctus du myocarde et qui visait à comparer les effets des CSC à ceux d’un autre type de cellules appelées « cellules angiogéniques circulantes ». Son laboratoire a démontré que les deux types de cellules ont des bienfaits tout aussi intéressants, quoique spécifiques. Ils ont de plus remarqué que lorsqu’elles sont administrées conjointement, leurs effets synergiques, probablement attribuables à leurs propriétés complémentaires, entraînent une amélioration accrue de la fonction cardiaque. Ces résultats laissent supposer qu’un traitement utilisant des cellules de plusieurs types pourrait avoir un effet régénératif supérieur à celui des approches à type unique de cellules.