La sarcoïdose est un état inflammatoire pouvant toucher plusieurs organes du corps. La sarcoïdose cardiaque constitue une variante rare de cette maladie, qui se caractérise par la formation d’amas de globules blancs, appelés « granulomes », dans le tissu cardiaque. Elle touche environ 5 % des personnes atteintes de sarcoïdose et elle peut perturber le système électrique du cœur et causer de l’arythmie ou une insuffisance cardiaque.
Lors de l’édition 2016 du Congrès canadien sur la santé cardiovasculaire (CCSC), l’Institut de cardiologie d’Ottawa a présenté trois études offrant un nouvel éclairage sur le rôle de l’imagerie dans le diagnostic et la compréhension de la sarcoïdose cardiaque.
L’une de ces études, dirigée par le Dr Daniel Belliveau et ses collègues, visait à déterminer si un phénomène appelé le rehaussement tardif (RT) en imagerie par résonance magnétique (IRM) cardiaque permettrait de prédire les risques de problèmes cardiaques chez les personnes atteintes de sarcoïdose. Le RT permet d’identifier divers types de cellules dans le cœur, dont les tissus cicatriciels et les granulomes. Les chercheurs ont examiné les données provenant de 13 études portant sur plus de 1 300 patients souffrant de sarcoïdose. Les risques de problèmes cardiaques graves ou de décès se sont avérés être inférieurs chez les patients dont l’IRM ne montrait pas de signe de RT. Les autres, soit environ 25 % des patients étudiés, présentaient des risques accrus.
Le Dr Juan Russo, qui est résident en cardiologie, a quant à lui présenté les résultats d’une étude visant à établir quelle technique était la plus efficace pour identifier la sarcoïdose cardiaque entre la radiographie thoracique, la tomodensitométrie cardiaque et l’IRM. Pour se faire, ses collègues et lui ont consulté une base de données regroupant des patients atteints de sarcoïdose ayant subi une imagerie thoracique. Sans savoir quels patients avaient ensuite reçu un diagnostic de sarcoïdose cardiaque, ils ont consulté chaque image et identifié 51 patients ayant une ou plusieurs images présentant des signes de la maladie.
De ces patients, 22 souffraient effectivement de sarcoïdose cardiaque. La radiographie (30 %) s’est avérée moins efficace que l’IRM (86 %) ou que la tomodensitométrie (90 %) pour détecter cette maladie. Cela dit, la radiographie avait été pratiquée chez davantage de patients que la tomodensitométrie ou l’IRM. Les chercheurs ont indiqué que « la radiographie thoracique n’offre pas des résultats optimaux pour dépister la sarcoïdose chez les patients potentiellement atteints. »
Le Dr Daniel Juneau et ses collègues de l’équipe de recherche en TEP cardiaque ont présenté une étude sur les signes indicateurs de sarcoïdose présents hors du cœur de patients ayant subi une tomographie par émission de positons (TEP)-TDM après avoir reçu un diagnostic de sarcoïdose cardiaque aigüe. Près de 90 % des 18 patients examinés présentaient une maladie des ganglions et 60 % présentaient une maladie pour au moins un autre organe que le cœur. Un peu moins de 40 % des patients examinés souffraient de sarcoïdose pulmonaire, un taux bien inférieur à celui d’études antérieures. Un seul patient n’avait aucun autre organe malade, ce qui correspond à une sarcoïdose cardiaque isolée.