Les programmes de réadaptation cardiaque et de prévention secondaire (PRCPS) sont recommandés pour tous les patients atteints de maladies cardiovasculaires. Hélas, les taux de participation demeurent beaucoup, beaucoup trop faibles.
Lors du Congrès canadien sur la santé cardiovasculaire, dans le cadre duquel des centaines de professionnels de la santé et médecins se sont réunis pour échanger et apprendre sur les dernières innovations dans le domaine, The Beat s’est entretenu avec un spécialiste qui s’est penché spécifiquement sur ce problème.
« Nous savons que les programmes de réadaptation cardiaque et de prévention secondaire sauvent des vies et améliorent la qualité de vie des patients atteints de toutes les formes de maladies vasculaires, a affirmé le Dr Joseph A. Ricci, directeur du programme régional de soins cardiaques de la Scarborough and Rouge Hospital. Le problème, c’est l’accès à ces programmes. Trop de barrières se dressent devant les patients. » Selon le Dr Ricci, trop souvent, ces programmes ne sont pas offerts suffisamment à proximité d’où résident les patients.
Le défi, c’était d’améliorer l’accès aux services qui peuvent sauver la vie des patients, d’offrir ces services plus près de chez eux, par des professionnels de la santé, et de le rendre moins médical en nature afin que les patients se sentent plus à l’aise et qu’ils poursuivent le programme.
- Dr Joseph Ricci
Le Dr Joseph Ricci est l’un des auteurs principaux d’une nouvelle étude qui examinait si un modèle de programme de réadaptation et de prévention repensé produirait de meilleurs résultats chez les patients cardiaques. L’objectif de cette étude était de déterminer quel serait l’impact d’un programme régional d’exercices supervisés, à raison d’une séance par semaine, sur le taux de mortalité et de réhospitalisation , et de le comparer à celui d’un groupe contrôle issu du système de santé régional.
Le Dr Joseph Ricci a parlé de sa recherche intitulée Impact on Mortality After a Health Region in Ontario Implements an Integrated Cardiovascular Rehabilitation and Secondary Prevention System (PDF, en anglais) dans un entretien vidéo enregistré lors du CCSC, à Toronto. (Le sous-titrage est disponible en français.)
Le Réseau local intégré de soins de santé du Centre-Est a mis en œuvre un modèle de PRCPS qui était coordonné au niveau régional, géré de façon centrale, et fondé sur la communauté. Les changements les plus notables? Les critères d’accessibilité, la sollicitation de tous les patients admissibles au programme, l’offre du service dans 14 emplacements différents accessibles à moins de 30 minutes d’auto pour la plupart des patients.
L’étude conclut que les patients qui complétaient le programme de réadaptation situé plus près de chez eux présentaient des taux de mortalité et de réhospitalisation inférieurs que les patients qui n’étaient pas aiguillés vers ce programme.
« Le défi, c’était d’améliorer l’accès aux services qui peuvent sauver la vie des patients, d’offrir ces services plus près de chez eux, par des professionnels de la santé, et de le rendre moins médical en nature afin que les patients se sentent plus à l’aise et qu’ils poursuivent le programme », a expliqué le Dr Ricci après sa présentation par affiche au CCSC.
« Nous pensions qui si nous pouvions relever ce défi – et on l’a fait – les taux de participation allaient atteindre entre 70 et 80 %, les taux de mortalité et d’hospitalisation allaient chuter et le système de santé en serait allégé financièrement tout en assurant une meilleure santé aux patients. »