Rockville (Maryland), le 9 août 2018 — L’Œstrogène pourrait prévenir la dépression liée à l’insuffisance cardiaque en empêchant la production de substances inflammatoires dans le cerveau. C’est ce qu’avance une étude (en anglais seulement) diffusée en ligne avant sa publication dans l’American Journal of Physiology—Heart and Circulatory Physiology.
La recherche indique que les personnes souffrant d’insuffisance cardiaque, dont celles qui ont eu une crise cardiaque, sont deux à trois fois plus susceptibles de souffrir de dépression que le reste de la population. On croit que la dépression liée à l’insuffisance cardiaque s’explique par l’inflammation accrue du cerveau. Des études précédentes ont indiqué que les femmes ménopausées atteintes d’une cardiopathie courraient un risque de dépression plus élevé que les jeunes femmes ou les hommes en général.
Des chercheurs de l’Institut de cardiologie de l’Université d’Ottawa et de l’Institut de recherche sur le cerveau ont étudié un modèle reproduisant chez des rats l’insuffisance cardiaque après une crise cardiaque. On a comparé des rates adultes sans ovaires (reproduction artificielle de la ménopause) à des mâles adultes et à des rates ayant des ovaires. On a administré des suppléments d’œstrogène à la moitié des rates « ménopausées ». Des rats de même sexe ne souffrant pas d’insuffisance cardiaque ont servi de groupe de contrôle. On a fait passer plusieurs tests standardisés aux animaux afin de mesurer leurs comportements dépressifs, leurs capacités d’apprentissage, leur mémoire et leur faculté à ressentir du plaisir. Les chercheurs ont également prélevé des échantillons sanguins afin de mesurer le niveau d’inflammation du cerveau des animaux (neuroinflammation).
Contrairement aux rates non ménopausées, les rats mâles souffrant d’insuffisance cardiaque ont montré des signes de dépression et d’inflammation du cerveau par rapport au groupe de contrôle. Par contre, les signes de dépression étaient plus élevés chez les rates ménopausées que chez les mâles étudiés. Les rates ayant reçu des suppléments d’œstrogène ne montraient pas de signe de dépression (leurs indicateurs étaient comparables aux femelles ayant des ovaires) et pas de signe d’inflammation dans les zones du cerveau liées à l’humeur et au plaisir.
« Nos constatations démontrent que le sexe et l’œstrogène ont une incidence sur la neuroinflammation et les comportements dépressifs chez les rats atteints [d’insuffisance cardiaque] après une [crise cardiaque], notent les chercheurs. Une meilleure compréhension des mécanismes contribuant aux réponses sexospécifiques et œstrogéno-dépendantes pourrait nous aider à développer de nouveaux traitements sexospécifiques. »
Consultez l’article intégral, « Sex differences in depression-like behavior and neuroinflammation in rats post MI: role of estrogens », diffusé en ligne avant sa publication dans l’American Journal of Physiology—Heart and Circulatory Physiology.
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