Programme régional des arrêts cardiaques (code ROSC)

L’arrêt cardiaque, lorsqu’il survient à l’extérieur d’un hôpital, est une urgence médicale assortie d’un taux de mortalité extrêmement élevé1. De plus, il a souvent pour conséquence durable un dommage neurologique qui entraîne une importante perte de fonction et donc une détérioration majeure de la qualité de vie de ses victimes2. Pour que les patients subissant un arrêt cardiaque à l’extérieur de l’hôpital aient de meilleures chances de survie et de maintien de leurs fonctions neurologiques, l’Institut de cardiologie de l’Université d’Ottawa (ICUO) a lancé son Programme des arrêts cardiaques. Ce programme prévoit des soins multidisciplinaires et uniformes, y compris un plan de traitement qui vise le rétablissement de la circulation spontanée (« return of spontaneous circulation » en anglais) baptisé « Code ROSC ». Ce plan de traitement a été adopté pour la première fois en septembre 2011, en collaboration avec L’Hôpital d’Ottawa.

Le plan de traitement « Code ROSC » est conçu de manière à offrir de meilleurs soins aux patients victimes d’un arrêt cardiaque dans la collectivité, et ce, grâce à la rapidité de l’intervention et de l’évaluation, à l’efficacité de la prestation des soins, à l’enclenchement rapide de l’hypothermie thérapeutique et, s’il y a lieu, à l’accès à une angioplastie d’urgence. Sa mise en œuvre repose sur une collaboration entre les services de soins intensifs et les services de cardiologie.

Ainsi, les personnes qui ont subi un arrêt cardiaque dans la collectivité sont admises par une unité de l’ICUO prête à gérer leur état et à leur fournir les soins médicaux qu’il leur faut. Le plan de traitement « Code ROSC » prévoit l’exécution immédiate d’une angiographie coronaire, de sorte à déterminer la cause de l’arrêt cardiaque et, au besoin, entamer sans tarder une revascularisation. Un élément crucial et simultané de ce plan de traitement est l’abaissement de la température du corps, pour lequel l’Unité des soins coronariens préconise la voie endovasculaire : cette technique est non seulement rapide, mais elle permet un refroidissement très précis et elle facilite l’évaluation de l’état d’une victime d’arrêt cardiaque par le personnel médical qui la prend en charge.

Depuis 2011, la portée du Programme des arrêts cardiaques s’est élargie. Les hôpitaux du Réseau local d’intégration des services de santé (RLISS) de Champlain ont pris l’habitude de transférer à l’ICUO les personnes victimes d’un arrêt cardiaque pour la gestion et le traitement de leur état, et, ce, à raison de 80 patients par année environ. Ce programme et les pratiques médicales novatrices qu’il applique ont nettement amélioré les résultats des soins fournis aux victimes d’un arrêt cardiaque hors de l’hôpital. Grâce à son approche multidisciplinaire et uniforme, le Programme des arrêts cardiaques a par ailleurs facilité la réalisation de quantité de projets de recherche dont les conclusions ont été publiées dans de grandes revues scientifiques. Enfin, les chercheurs de l’ICUO en ont profité pour lancer, en 2013, un essai clinique avec répartition aléatoire sur l’hypothermie thérapeutique.

L’ICUO continue de chercher des moyens de prévenir et de mieux traiter la maladie du cœur. Son Programme des arrêts cardiaques poursuit la quête de nouvelles connaissances par la recherche et exploite ses découvertes afin d’en tirer les futurs soins de pointe dont bénéficieront les victimes d’un arrêt cardiaque.

Au nom de toute l’équipe du Programme des arrêts cardiaques, Michel Le May , M.D., souhaite remercier les médecins, les infirmières et le personnel de soutien à l’ICUO, à L’Hôpital d’Ottawa et enfin aux urgences et aux services de gestion des urgences du RLISS de Champlain pour leur fidèle participation : sans leur soutien, le programme n’aurait pas pu voir le jour ni connaître un tel succès.

Sources

  1. The HACA Study Group, « Mild Therapeutic hypothermia to improve the neurologic outcome after cardiac arrest », New England Journal of Medicine, 2002, vol. 346, no 8, p. 549-556.

  2. Merchant et coll., « Cost-effectiveness of therapeutic hypothermia after cardiac arrest », Circulation : Cardiovascular Quality and Outcomes, 2009, vol. 2, no 5, p. 421-428.