CCSC 2015 : Indicateurs nationaux de la qualité pour les soins cardiovasculaires

19 novembre 2015

Aux États-Unis, on peut facilement trouver en ligne et dans les médias grand public des classements qui comparent les hôpitaux en fonction de la qualité de leurs soins cardiovasculaires. Au Canada, de tels renseignements sont pratiquement inaccessibles, mais une initiative conjointe de la Société canadienne de cardiologie (SCC) et de l’Institut canadien de l’information sur la santé (ICIS) pourrait changer les choses.

Étant donné que le coût des soins de santé cardiovasculaire au pays devrait atteindre 28,3 milliards d’ici 2020, il y a tout lieu de surveiller certains indicateurs de la qualité normalisés à l’échelle du pays : l’amélioration de la qualité des soins, la diminution des erreurs médicales et la réduction au minimum des disparités régionales en sont quelques-uns.

Comme cela a été dit lors d’un atelier du CCSC sur la nécessité d’avoir des indicateurs nationaux de la qualité, de nombreuses organisations évaluent déjà les soins cardiovasculaires dans les provinces. Le problème, c’est que souvent les efforts ne sont pas coordonnés, les données ne sont pas compatibles et l’information n’est pas communiquée.

La SCC a formé des groupes de travail pour identifier des indicateurs de la qualité appropriés pour les grands domaines de spécialité. Les listes définitives d’indicateurs à surveiller et la capacité actuelle d’obtenir des données pour chacun d’eux ont été présentées par les groupes de travail suivants : chirurgie cardiaque, intervention coronarienne percutanée (ICP), insuffisance cardiaque, fibrillation auriculaire, réadaptation cardiaque et implantation transcathéter de valvule aortique (ITVA).

L’ICIS sera l’organisme ultimement responsable de la collecte, de l’analyse et de la communication des données. Malheureusement, plusieurs des indicateurs choisis ont obtenu de mauvaises notes quant à l’état actuel de la collecte de données. L’un des rôles de l’ICIS est de travailler avec les intervenants pour étendre la couverture et l’accès aux sources de données. Dans certains cas, cela voudra dire augmenter l’étendue des éléments d’information qui sont recueillis systématiquement pour le dossier médical des patients.

Le fait que les données de l’ICIS se limitent aux soins en milieu hospitalier est un autre obstacle. Pour l’instant, on ne peut pas faire de suivi pour les patients non hospitalisés ni les visites à l’urgence. Il est également impossible de faire un suivi de la mortalité à l’extérieur de l’hôpital.

La communication des renseignements est un autre sujet de controverse. Qui devrait avoir accès aux données, et jusqu’à quel niveau de détail? Comme l’ont indiqué les conférenciers, il y a beaucoup de craintes et d’inquiétudes quant à la diffusion publique des données propres aux hôpitaux et aux médecins. Fait intéressant, un sondage informel mené auprès de l’auditoire, composé principalement de médecins, d’infirmières, d’administrateurs et de professionnels des renseignements personnels sur la santé, a révélé que cet auditoire était fortement en faveur de rendre publics les résultats des hôpitaux.

La SCC entend faire de l’atelier sur les indicateurs nationaux de la qualité un événement annuel du congrès.