Congrès de l’AHA 2015 : Moins de sel, pas de souci!

8 décembre 2015

Les Canadiens consomment plus de sel que nécessaire, ce qui augmente leur risque d’hypertension, de maladie du cœur et d’accident vasculaire cérébral. Selon la Fondation des maladies du cœur, les adultes canadiens consomment en moyenne quelque 3 400 mg de sodium par jour (l’équivalent d’à peu près une cuillérée à thé et demie), dont la plus grande partie provient des aliments transformés.

Cette quantité de sel est largement supérieure à l’apport quotidien de 2 300 mg recommandé par la plupart des associations de médecins. L’AHA (American Heart Association) va jusqu’à conseiller de ne pas dépasser 1 500 mg par jour, mais certaines recherches ont indiqué une possible réapparition du risque de préjudice (courbe en J annonçant l’inversion d’une tendance) en deçà d’un certain seuil.

Une étude dont les résultats ont été présentés en novembre à l’occasion du congrès annuel de l’AHA de 2015 annule cependant cette hypothèse. L’analyse des résultats de deux essais à répartition aléatoire dont le suivi s’est étalé sur plus de 26 ans n’a permis de dégager aucun danger lié à un faible apport en sodium (moins de 2 300 mg par jour). En fait, les bienfaits pour la santé continuent d’augmenter à mesure que l’apport en sodium diminue.

Au cours de ces essais sur la prévention de l’hypertension, intitulés « Trials of Hypertension Prevention », des adultes préhypertendus, âgés de 30 à 54 ans, ont été répartis en deux groupes. Les sujets du premier groupe ont suivi un régime pauvre en sodium durant 18 ou 36 mois, alors que les sujets du groupe témoin n’étaient soumis à aucune restriction alimentaire. Fait important, l’apport en sodium a été mesuré à partir des échantillons d’urine des participants ‒ la technique de référence pour garantir l’exactitude des données ‒ et non selon la déclaration des sujets, trop approximative. Les chercheurs ont ensuite suivi les participants pendant 23 à 26 ans pour mesurer l’incidence de maladies cardiovasculaires, de même que la mortalité toutes causes confondues.

« Nous avons observé un rapport très linéaire tout au long des essais », indique l’auteure principale Nancy Cook, D.Sc., de l’École de médecine de Harvard. La consommation de sodium variait de plus de 4 800 mg à moins de 2 300 mg selon les sujets, et on a observé que le risque de décès diminuait à mesure que l’apport en sodium diminuait. D’autres études réalisées à partir des mêmes données avaient déjà établi un lien entre la baisse du taux de maladies cardiovasculaires et la réduction de l’apport en sel.

« Le suivi de ces personnes en bonne santé a révélé un lien direct entre l’apport en sodium alimentaire et l’incidence de maladies cardiovasculaires, de même qu’entre cet apport et la mortalité toutes causes confondues, conclut Nancy Cook. En ce qui concerne les bienfaits d’un régime pauvre en sel, toutes les données concordent. »