Premières Nations et santé cardiaque : faut-il repenser le système de santé?

21 octobre 2018

Les peuples des Premières Nations présentent des taux élevés de cardiopathies ischémiques, l’une des causes principales de décès au Canada, et l’un des sujets importants abordés par les professionnels de la santé et médecins qui participent au Congrès canadien sur la santé cardiovasculaire (CCSC) à Toronto.

Annette Schultz, Ph. D., infirmière autorisée, chercheuse et professeure agrégée au College of Nursing Rady Faculty of Health Sciences, Université du Manitoba, croit que les peuples des Premières Nations continuent à faire pauvre figure dans les statistiques en santé (taux plus élevés d’infarctus du myocarde, d’hospitalisation pour une cardiopathie ischémique, et de mortalité). Dans sa présentation, elle a indiqué comment un meilleur accès aux angiographies pourrait améliorer le sort des populations autochtones.

Je pense qu’examiner notre système de soins de santé et se demander comment l’améliorer est tout aussi important que d’examiner les individus eux-mêmes.

- Annette Schultz, Ph. D.

Dans le cadre du CCSC, Mme Shultz a présenté les conclusions de sa recherche rétrospective sur cette population intitulée Differences in Five Year Outcomes and Follow-up Care Post Index Coronary Angiography Among First Nation People and All Other Manitobans. L’objectif principal de l’étude était de comparer les résultats et les suivis cliniques entre les patients des Premières Nations et les autres patients après une angiographie.

(Le sous-titrage en français de cette vidéo est disponible)

Annette Shultz et son équipe ont analysé les données médicales du Manitoba Population Research Data Repository de tous les adultes manitobains qui avaient subi une coronarographie entre 2000 et 2009. Près de 26 000 cas ont été étudiés. L’analyse a montré que les patients issus des Premières Nations présentaient un plus haut risque de mortalité ou de réhospitalisation dans les cinq ans qui suivaient l’angiographie, peu importe la cause (incluant une maladie du cœur). Après une coronarographie, ces mêmes patients consultaient par ailleurs moins souvent un spécialiste dans des délais raisonnables.

« C’est important, car nous avons maintenant une idée claire de ce qui se passe dans le système de santé provincial, a affirmé Mme Shultz. Nous devons nous pencher sur le système lui-même et comprendre pourquoi il n’est pas à la hauteur pour les peuples des Premières Nations en ce qui concerne les maladies du cœur. Nous devons chercher ce que l’on peut faire différemment pour que notre système de santé puisse prendre en charge ces personnes de façon adéquate et permettre des interventions plus rapides. »

« Je pense qu’examiner notre système de soins de santé et se demander comment l’améliorer est tout aussi important que d’examiner les individus eux-mêmes. »

L’affiche de sa présentation au CCSC est disponible en ligne (pdf, en anglais).

L’étude de Mme Shultz et coll., Health Outcome and Follow-up Care Differences Between First Nation and Non-First Nation Coronary Angiogram Patients (en anglais), a été publiée dans le Journal canadien de cardiologie.