
Les traitements de fertilité qui échouent ont un faible impact sur le risque de maladie du cœur
Selon une étude récente, les femmes qui suivent un traitement de fertilité, mais qui ne deviennent pas enceintes auraient un risque légèrement plus élevé de maladie cardiaque plus tard dans leur vie que les femmes qui parviennent à tomber enceintes après un tel traitement. Certains médias en ont profité pour faire dans le sensationnalisme avec cette nouvelle, mais en réalité, le risque est faible et ne devrait pas susciter d’inquiétudes, selon les chercheurs de l’Institut de recherche en services de santé (IRSS), situé en Ontario.
L’étude a analysé le cas de près de 30 000 femmes âgées de moins de 50 ans qui avaient suivi en moyenne trois cycles de traitement de fertilité entre 1993 et 2011. Un tiers de ces femmes ont donné naissance un an ou moins après leur dernier traitement. Chez les deux tiers qui n’avaient pas donné naissance, le risque de subir un événement cardiaque comme une crise cardiaque, un AVC ou de l’insuffisance cardiaque était d’environ 1 % pendant les dix années suivant le traitement de fertilité. Chez les femmes qui avaient réussi à donner naissance, ce risque au cours de la même période tombait à 0,6 %.
« Nous ne voulons pas sonner l’alarme auprès des femmes qui suivent des traitements de fertilité. Nous voulons plutôt recommander aux femmes de demeurer conscientes de leur état de santé en vieillissant et de rappeler à leur médecin qu’elles ont déjà suivi un traitement de fertilité, a déclaré dans un communiqué de presse Donald Redelmeier, médecin à l’IRSS.
- Lisez l’article complet dans le Canadian Medical Association Journal
- Apprenez-en plus sur les femmes et la maladie du cœur

Prescrire un nombre de pas quotidiens aide à rendre les patients plus actifs et à améliorer leur santé
Une nouvelle étude vient de montrer pour la première fois que prescrire un nombre de pas quotidiens (calculés à l’aide d’un podomètre) contribuait à améliorer la santé des patients. On recommande généralement aux gens de faire au moins 10 000 pas par jour pour améliorer leur santé, mais plusieurs Canadiens trouvent cet objectif trop ambitieux. « En tant que médecins, nous devons voir la réalité en face et admettre que dans bien des cas, demander aux patients d’être plus actifs n’est tout simplement pas la solution», a expliqué Kaberi Dasgupta, M.D., dans un communiqué publié par l’Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill.
La Dre Dasgupta et ses collègues ont mené leur étude auprès de 364 patients atteints du diabète de type 2, d’hypertension artérielle ou des deux, et ont procédé à un essai randomisé pour mesurer l’efficacité des ordonnances de pas quotidiens. La moitié des participants recevaient simplement le conseil habituel d’être plus actif alors que l’autre moitié se faisait prescrire un nombre de pas et un podomètre.
Après un an, les participants qui s’étaient vu prescrire de la marche avaient marché en moyenne 1 200 pas de plus par jour que les participants du groupe contrôle. Chez les patients atteints de diabète de type 2, ceux qui avaient reçu une prescription de marche étaient parvenus à réduire leur glycémie et, parfois, à améliorer leur résistance à l’insuline. Les résultats sont encourageants, mais n’ont pas permis aux chercheurs d’augmenter le nombre total de pas quotidiens à 3 000. L’équipe de l’Université McGill prévoit actuellement faire d’autres études sur d’autres types d’interventions visant à rendre les patients plus actifs au quotidien.
- Lisez l’article complet dans Diabetes, Obesity, and Metabolism
- Andrew Pipe, M.D., de l’Institut de cardiologie, est clairement en faveur de la prescription d’activité physique

Les facteurs de risque de la maladie du cœur en milieu de vie augmentent le risque de démence à un âge plus avancé
Chez les patients en milieu de vie, les facteurs de risque de la maladie du cœur, comme le tabagisme, l’hypertension artérielle et le diabète augmentent leur risque de développer de la démence plus tard dans leur vie. Le diabète, en particulier, augmenterait ce risque dans une proportion aussi importante que les plus importants facteurs de risque connus de la maladie d’Alzheimer, selon une recherche présentée dans le cadre de l’International Stroke Conference 2017 de l’American Stroke Association.
Des chercheurs de l’Université John Hopkins ont analysé des données provenant de 15 000 participants de l’étude Atherosclerosis Risk in Communities (ARIC), qui a commencé en 1987. L’âge des participants était situé entre 45 et 64 ans au commencement de l’étude. Au fil du déroulement de l’étude, 1 516 participants ont développé une forme de démence. Les chercheurs ont conclu que le risque de développer une démence était 41 % plus important chez les personnes qui fumaient au milieu de leur vie, 39 % plus important chez les personnes qui faisaient de l’hypertension artérielle et 77 % chez les personnes atteintes de diabète.
Puisque l’étude ne faisait qu’observer les personnes sur une certaine période de temps, elle ne permet pas de dire si le traitement de ces facteurs de risque en milieu de vie pouvait réduire le risque de développer une démence. Toutefois, « si vous souhaitez protéger votre cerveau en vieillissant : arrêtez de fumer, surveillez votre poids et consultez régulièrement votre médecin pour détecter ou traiter le diabète et l’hypertension », a recommandé Rebecca Gottesman, M.D., Ph. D., et auteure principale de l’étude dans un communiqué de presse.
- Une vidéo (en anglais) de Recebba Gottesman qui explique les résultats de l’étude sur le site Web de l’American Heart Association
- Apprenez comment contrôler les facteurs de risque de la maladie du cœur

Un nouveau médicament réduit le risque de subir un incident cardiaque
Un nouveau médicament appelé evolocumab, administré conjointement avec des statines aux patients atteints d’une maladie cardiaque ou vasculaire, réduirait de façon notable le risque de subir un événement cardiovasculaire, comme une crise cardiaque, un AVC, la nécessité de subir une angioplastie ou un pontage aortocoronarien… ou la mort. Cette découverte a été présentée à l’American College of Cardiology dans le cadre de ses séances scientifiques annuelles, en mars.
L’evolocumab fait partie d’une nouvelle catégorie de médicaments appelés inhibiteurs de la PCSK9. Ceux-ci inhibent l’activité de la molécule PCSK9, qui, ainsi, augmentent la capacité naturelle du corps à éliminer le cholestérol du flux sanguin. Les inhibiteurs de la PCSK9 fonctionnent indépendamment des statines, fréquemment prescrites pour réduire le taux de cholestérol LDL. Les patients de 49 pays qui ont participé à l’essai clinique FOURIER (en anglais) montraient des taux de cholestérol qui les mettaient à risque de subir un incident cardiovasculaire malgré la prise optimale de statines. Plus de 80 % avaient déjà subi une crise cardiaque.
Sur une période moyenne de deux ans, les patients qui recevaient des injections d’evolocumab en plus des statines, pendant l’essai, ont présenté 15 % moins de risque de subir un événement cardiovasculaire en comparaison avec ceux qui recevaient le placebo et des statines. L’evolocumab réduisait aussi le taux de cholestérol sanguin d’en moyenne 59 % et ne provoquait pas d’effets secondaires additionnels, comparé aux statines.
Des suivis à plus long terme sont nécessaires, mais comme l’indique le Dr Marc Sabatine, l’auteur de l’étude, dans un communiqué de presse (en anglais) de l’ACC, « nous avons actuellement des données fermes qui nous indiquent qu’en utilisant l’evolocumab conjointement aux statines, nous pouvons, de façon sécuritaire, réduire les risques de problèmes cardiovasculaires ». Le problème actuel réside dans le coût : l’evolocumab, qui a été approuvé par Santé Canada en 2015, coûte plus de 7 000 $ à 9 000 $ par patient annuellement au Canada. Aux États-Unis, c’est encore bien davantage.
- Lisez l’article complet (en anglais) dans le New England Journal of Medicine
- Apprenez-en davantage sur la recherche entourant la PCSK9 à l’Institut de cardiologie de l’Université d’Ottawa.