Battements rapides : nouvelles et mises à jour sur la maladie du cœur - Octobre

octobre 2016

Boîtes à pillules

Neuf analgésiques peuvent faire augmenter les risques d'hospitalisation pour insuffisance cardiaque

Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), médicaments couramment utilisés pour soulager la douleur, sont soupçonnés d’augmenter les risques d’insuffisance cardiaque chez certains patients. Selon une nouvelle étude, plusieurs AINS prescrits sont associés à une augmentation significative du risque d’hospitalisation pour insuffisance cardiaque dans les deux semaines suivant leur utilisation, mais l’augmentation des risques peut varier considérablement selon le médicament et le sexe du patient.

Pour cinq de ces médicaments (diclofénac, étoricoxib, indométacine, piroxicam et rofécoxib), une dose très élevée a plus que doublé le risque d’hospitalisation pour insuffisance cardiaque. Ces risques étaient les mêmes que les gens aient déjà reçu un diagnostic de la maladie ou non.

Les AINS associés à un risque accru d’hospitalisation pour insuffisance cardiaque (rapport de cotes)

Chez les hommes
(par ordre de risque décroissant)

Chez les femmes
(par ordre de risque décroissant)

Kétoralac (Toradol®) (1,86)

Kétoralac (Toradol®) (1,96)

Étoricoxib (Arcoxia®) (1,80)

Étoricoxib (Arcoxia®) (1,45)

Indométacine (Indocin®, Tivorbex®) (1,71)

Rofécoxib (Vioxx®) (1,37)

Rofécoxib (Vioxx®) (1,35)

Piroxicam (Feldene®) (1,31)

Piroxicam (Feldene®) (1,34)

Indométacine (Indocin®, Tivorbex®) (1,25)

Nimésulide (1,31)

Diclofénac (p. ex. Voltaren®, Cataflam®) (1,19)

Naproxen (p. ex., Aleve®) (1,24)

Nimésulide (1,17)

Diclofénac (p. ex. Voltaren®, Cataflam®) (1,21)

Ibuprofène (p. ex. Advil®, Motrin®) (1,16)

Ibuprofène (p. ex. Advil®, Motrin®) (1,18)

Naproxen (p. ex., Aleve®) (1,15)

 * Utilisation interdite au Canada

L’étude a porté sur les AINS prescrits plutôt que sur les médicaments en vente libre. L’analyse a montré des liens entre les médicaments et les hospitalisations, sans toutefois révéler de cause à effet. En outre, les chercheurs ont seulement analysé la possibilité de ces risques accrus. Ils n’ont pas pu calculer le nombre réel d’hospitalisations pour insuffisance cardiaque qui pourraient résulter de l’utilisation des AINS.

Les premiers résultats d’un essai clinique sur l’innocuité de trois AINS pour les patients atteints ou à risque élevé de maladie cardiaque devraient paraître en novembre.

Partager 

Logo de l'ICUO

Taux de mortalité des femmes et des hommes atteints du syndrome coronarien aigu : l'écart se rétrécit

Dans les bonnes nouvelles extraites de données obtenues de 26 hôpitaux du Canada, des États-Unis et de la Suisse, nous apprenions que les femmes de moins de 55 ans atteintes du syndrome coronarien aigu (SCA) admises à l’hôpital entre 2009 et 2013 n’étaient pas plus susceptibles de mourir au cours de la prochaine année que les hommes du même groupe d’âge.

Depuis plus de 30 ans en Amérique du Nord, les maladies cardiovasculaires font plus de victimes chez les femmes que chez les hommes. Récemment, on a beaucoup parlé du fait que les risques, les symptômes, le traitement optimal et d’autres aspects de la maladie cardiaque pouvaient différer entre les hommes et les femmes, et que le monde médical devait à la fois être conscient des différences entre les sexes et travailler à éliminer les disparités dans les résultats.

Dans cette nouvelle étude, les femmes et hommes peu âgés présentaient des taux semblables de problèmes cardiaques graves. Même si les femmes étaient plus susceptibles que les hommes d’être réadmises à l’hôpital dans l’année suivant leur problème cardiaque, aucune différence n’a été observée entre les deux sexes quant aux réadmissions exclusivement pour une maladie cardiaque.

Les résultats de cette étude « pourraient indiquer que les pratiques se sont améliorées pour les adultes peu âgés atteints de SCA », a déclaré Louise Pilote, M. D., Ph. D., de l’Université McGill, qui dirige le projet d’où sont tirées les données.

Partager 

Logo de l'ICUO

Le calcium alimentaire et les suppléments de calcium ne sont pas équivalents

Même si un régime alimentaire naturellement riche en calcium peut empêcher l’accumulation de plaque dans les artères, on ne peut en dire autant des suppléments de calcium. Selon une nouvelle étude de l’Université Johns Hopkins, ces suppléments peuvent en fait augmenter les risques de maladie cardiaque.

Une équipe de chercheurs a examiné les données recueillies dans le cadre d’une étude multiethnique sur l’athérosclérose auprès de 2 742 participants de 45 à 84 ans, qui ont subi deux tomodensitométries du cœur à environ 10 ans d’intervalle. Les patients qui avaient le plus grand apport de calcium dans leur alimentation — produits laitiers, légumes-feuilles et céréales enrichies de calcium — étaient en moyenne 27 % moins susceptibles de voir leur athérosclérose s’aggraver au cours des dix années suivantes que ceux dont l’apport alimentaire en calcium était le plus faible.

Par contre, les patients qui prenaient des suppléments de calcium, soit environ la moitié du groupe étudié, présentaient un risque supérieur de 22 % de voir augmenter la calcification de leur artère coronaire au cours de la même période. L’étude a révélé des liens entre l’apport en calcium et le risque de maladie cardiaque, sans toutefois établir de lien de cause à effet.

Les effets de l’apport en calcium sur la maladie cardiaque demeurent difficiles à cerner. Dans les années 1990, on faisait la promotion des suppléments de calcium et des antiacides comme les Tums® pour la santé des os, jusqu’à ce que des indices de risques cardiovasculaires commencent à paraître. Toutefois, certaines études ont depuis montré qu’il n’y avait pas de lien entre l’utilisation de suppléments et les maladies cardiaques.

Pour l’instant, « les patients devraient discuter de leur intention de prendre des suppléments de calcium avec leur médecin afin d’établir la dose appropriée ou de voir si le besoin est réel », a indiqué la Dre Erin Michos de l’École de médecine de l’Université Johns Hopkins dans le communiqué de presse qui a accompagné la nouvelle étude.

Partager