Battements rapides : Nouvelles et mises à jour sur la maladie du cœur - Février

février 2017

Un groupe de femmes assises dans l'herbe qui s'adonnent à un exercise d'étirement.

Un mode de vie sain peut contrebalancer les risques génétiques de crise cardiaque

Il est possible de contrôler plusieurs des facteurs qui font augmenter notre risque de subir une crise cardiaque : consommation de tabac, forme physique, alimentation. Toutefois, la prédisposition génétique est un facteur de risque majeur souvent perçu comme incontrôlable. Or, des chercheurs du Massachusetts General Hospital ont voulu savoir si une telle prédisposition pouvait être atténuée par nos choix de vie ou si le risque génétique était inaltérable.

En analysant les données provenant de quatre grandes études, les chercheurs ont découvert que la prédisposition génétique des participants à subir une crise cardiaque ou à développer une maladie coronarienne pouvait faire augmenter leur risque de subir un événement cardiaque dans une proportion pouvant atteindre 90 %. Ils ont également évalué le mode de vie des participants (tabagisme, indice de masse corporelle, niveau d’activité physique, alimentation), leur attribuant un score général de santé. Ils faisaient correspondre ce score avec un profil de risque génétique, puis les comparaient avec l’incidence d’événements cardiaques indésirables sur une longue période.

Ces événements se produisaient clairement plus souvent chez les participants qui présentaient un risque génétique élevé. Toutefois, ceux qui optaient pour un choix de vie sain étaient associés à une diminution de 50 % du risque. « Certains peuvent penser qu’ils ne peuvent pas échapper aux risques génétiques de subir une crise cardiaque, mais selon nos recherches, opter pour un mode de vie sain pourrait considérablement réduire ce risque génétique », a indiqué l’un des chercheurs principaux de l’étude, le Dr Sekar Kathiresan.

 

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Un homme tient sa tête de ses deux mains, sous une illustration d'un nuage sombre, symbolisant le stress.

Mieux comprendre comment le stress peut contribuer au développement de la maladie du cœur

 

Nous savons que le stress peut jouer un rôle dans les crises cardiaques et les AVC, mais les mécanismes spécifiques, eux, sont moins connus.  Or, des chercheurs ont récemment, pour la première fois chez des humains, établi un lien entre ce rôle et une région du cerveau. Dans une étude publiée dans The Lancet, une équipe de la Harvard Medical School a rapporté avoir découvert qu’une activité accrue dans le complexe amygdalien était associée avec un risque plus élevé de crise cardiaque et d’AVC.

Nous savions déjà que les personnes atteintes du trouble de stress post-traumatique, d’anxiété ou de dépression montraient une fonction accrue du complexe amygdalien, une région du cerveau qui joue un rôle important dans la production des réponses du système nerveux sympathique aux facteurs de stress émotionnel. Les chercheurs de Harvard se sont plus particulièrement intéressés à la relation entre la stimulation du complexe amygdalien et le développement des événements cardiovasculaires. Chez les 300 individus observés sur une période d’environ 3 ans et demi, ceux qui présentaient une activité accrue du complexe amygdalien subissaient plus d’événements comme des AVC ou des crises cardiaques que ceux qui présentaient une activité plus faible.

Ils ont découvert que ces personnes présentaient également une activité accrue de la moelle osseuse et plus d’inflammation des vaisseaux sanguins, ce qui suggère une explication possible des événements cardiovasculaires observés. L’hyperactivité de la moelle osseuse provoque une augmentation de la production de globules blancs, une réaction inflammatoire qui peut causer le développement de plaques qui bloquent les vaisseaux sanguins. Les niveaux d’activité de l’amygdale au repos prédisaient la maladie cardiovasculaire indépendamment des autres facteurs de risque. Ces découvertes ouvrent de nouvelles avenues de recherche pour mieux comprendre l’impact du stress sur le système nerveux sympathique et sa relation avec l’inflammation.

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Une femme utilise une cigarette électronique. Un nuage de vapeur sort de sa bouche.

Les cigarettes électroniques liées à une augmentation du risque de maladie du cœur

Les cigarettes électroniques sont mises en marché comme une alternative sûre aux cigarettes. Toutefois, une étude récente menée à l’Université de Californie, à Los Angeles, détient des données probantes qui indiqueraient qu’elles ne le sont pas. Les cigarettes électroniques vaporisent un mélange liquide contenant de la nicotine, qui est ensuite inhalé par le fumeur. L’avantage principal sur les cigarettes normales, c’est qu’elles fonctionnent sans l’usage du feu et évitent au fumeur de consommer du coup des substances comme le monoxyde de carbone et le goudron. Malgré cet avantage, toutefois, l’étude suggère que les utilisateurs de la cigarette électronique ne se sauveraient pas des effets indésirables sur la santé cardiovasculaire.

Puisque la nicotine est un stimulant puissant, elle engendre une réaction excitatrice dans le corps qui peut être néfaste à long terme. Les chercheurs ont découvert que les fumeurs réguliers de cigarettes électroniques présentaient un rythme cardiaque et un niveau de stress oxydatif plus élevés que les non-utilisateurs. Ces problèmes peuvent mener à la maladie cardiovasculaire et sont donc des facteurs inquiétants pour la santé.

Nous en savons encore peu sur les changements physiologiques chez les utilisateurs de cigarette électronique au cours de leur vie. Un porte-parole de la Société européenne de cardiologie qui commentait cette étude a indiqué que davantage d’études sont nécessaires pour mieux comprendre l’effet des cigarettes électroniques. Il ajoutait que l’utilisation de ces appareils pour traiter la dépendance à la nicotine n’était pas aussi efficace que les gommes ou les timbres de nicotine et pourrait plutôt prolonger cette dépendance.

 

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