Parfois, un hématome (une accumulation de sang) se développe tout près des stimulateurs cardiaques ou des défibrillateurs automatiques implantables (DAI). Une recherche menée par l’Institut de cardiologie de l’Université d’Ottawa a permis de découvrir que les patients qui développaient des hématomes importants sur le plan clinique (HIPC) étaient nettement plus susceptibles de développer des infections liées à ces dispositifs.
L’étude se faisait en marge de l’étude clinique BRUISE CONTROL, qui a permis de démontrer que l’utilisation continue de la warfarine pendant l’implantation chirurgicale du dispositif était sécuritaire et réduisait les risques d’HIPC au lieu d’implantation du dispositif. (Voir Étude sur l’implantation des dispositifs médicaux : des retombées à l’échelle mondiale)
Pour ce faire, 659 patients de l’étude BRUISE CONTROL ont été suivis de façon prolongée, soit pendant un an après l’implantation chirurgicale de leur dispositif cardiaque, pour déterminer lesquels présentaient des infections liées au dispositif, comme une infection de la cavité qui accueille le dispositif, une infection sanguine, ou une infection cardiaque ou valvulaire.
Les chercheurs ont découvert qu’une HIPC faisait augmenter le risque d’infection grave exigeant l’hospitalisation du patient de sept fois sur une période d’un an. Ainsi, 11 % des patients qui avaient déjà subi une HIPC contractaient une infection, contre seulement 1,5 % des patients qui n’en avaient pas subi. Le recours rapide aux antibiotiques dès le début de la formation de l’hématome ne réduisait par ailleurs pas le risque d’infection à long terme.
Il s’agit de la première étude ayant permis d’observer un lien clair entre les hématomes et les infections graves subséquentes. Jusqu’ici, les HIPC étaient considérées comme des complications mineures des implantations chirurgicales de dispositifs. Ces données suggèrent toutefois qu’elles pourraient être plus graves, puisqu’elles multiplient considérablement les risques d’infection.
« Le message qu’il faut vraiment faire passer aux médecins, c’est de faire un maximum d’efforts pour réduire les hémorragies », a déclaré l’auteur principal, David Birnie, MD, directeur du Service d’arythmie à l’Institut de cardiologie.