Que vous viviez dans un grand centre urbain souvent visé par des alertes au smog ou plus en campagne, l’air que vous respirez peut présenter des risques importants et contribuer au développement d’un problème ou d’une maladie cardiaque.
Les enfants, les aînés, les personnes atteintes du diabète, d’une maladie pulmonaire, ou d’une maladie cardiaque déjà existante sont les plus sensibles à la pollution de l’air. Toutefois, même les personnes en bonne santé peuvent aussi développer une maladie cardiaque en raison de la pollution de l’air. Comme on l’a déjà rapporté, les polluants atmosphériques peuvent aussi déclencher une arythmie, un AVC, une crise cardiaque ou une insuffisance cardiaque. En effet, même une hausse modeste de la pollution de l’air pourrait causer une hausse significative des visiteurs dans les salles d’urgence ou d’admissions à l’hôpital.
Les recherches épidémiologiques et cliniques menées au cours de la dernière décennie ont permis aux chercheurs d’établir un lien solide entre la pollution de l’air et l’augmentation du risque de développer une maladie cardiovasculaire. Toutefois, comprendre la nature exacte de ces liens demeure une tâche ardue. Récemment, des chercheurs ont mis le doigt sur deux mécanismes qui pourraient expliquer comment la pollution de l’air endommage le cœur et les vaisseaux sanguins.
Des niveaux de « bon cholestérol » inférieurs
Dans une étude publiée récemment dans le journal Arteriosclerosis, Thrombosis, and Vascular Biology (en anglais) de l’American Heart Association, des chercheurs ont indiqué avoir découvert que la pollution de l’air pouvait faire baisser les taux de lipoprotéines de haute densité (cholestérol HDL), parfois appelées « bon cholestérol », ce qui ferait augmenter le risque de maladie cardiovasculaire.
Les chercheurs ont analysé les effets de la pollution de l’air auprès de 6 654 adultes d’âge moyen et d’âge mûr aux États-Unis. Ils ont découvert que les personnes qui vivaient dans des régions où les niveaux de pollution de l’air due à la circulation étaient plus élevés présentaient des taux inférieurs de HDL. Cela peut faire augmenter le risque d’athérosclérose. Fait intéressant : les hommes et les femmes ne réagissaient pas de la même façon aux polluants atmosphériques. Les taux de HDL baissaient tant chez les hommes que chez les femmes, mais les femmes étaient plus touchées que les hommes. Les auteurs de l’étude ont indiqué que ces changements des taux de HDL pouvaient survenir même après une brève exposition à la pollution de l’air.
Des nanoparticules inhalées se rendent dans le flux sanguin
Dans une autre étude publiée dans le journal ACS Nano (en anglais), des chercheurs ont indiqué avoir découvert tant chez les animaux que chez les humains, que des nanoparticules inhalées pouvaient passer des poumons au flux sanguin. Plusieurs scientifiques croyaient déjà la chose possible, mais aucune preuve n’avait jusqu’ici été amassée.
Dans cette étude, 14 volontaires en bonne santé, 12 patients qui avaient subi une intervention chirurgicale et plusieurs modèles de souris ont inhalé des nanoparticules d’or, utilisées de façon sécuritaire en imagerie médicale et pour administrer des médicaments. Peu après, les nanoparticules ont été détectées dans le sang et l’urine. Ces découvertes suggèrent pour la première fois que les nanoparticules peuvent effectivement passer des poumons au flux sanguin et voyager les régions les plus fragiles du système cardiovasculaire, augmentant possiblement le risque d’une crise cardiaque ou d’un AVC.
D’autres recherches sont nécessaires pour mieux comprendre comment la pollution de l’air nuit à la santé du cœur, mais ces dernières découvertes viennent offrir de bonnes pistes pour aider à réduire le nombre de ces millions de décès dus à la maladie du cœur et aux AVC chaque année.