Dans les 30 jours suivant une intervention chirurgicale non cardiaque, 1 patient sur 10 présentera une complication vasculaire grave. Lors de la conférence sur l’état actuel des connaissances du CCSC, le Dr P. J. Devereux de l’Université McMaster a mis en évidence le travail fait pour réduire les lésions myocardiques après une intervention chirurgicale non cardiaque.
L’intervention chirurgicale est stressante et bien des outils d’évaluation ne permettent pas d’identifier toutes les personnes à risque. Le Dr Devereux souligne la nécessité d’une évaluation préopératoire et postopératoire pour identifier les patients à risque.
Avant l’opération, la scintigraphie cardiaque et l’échocardiographie ne sont pas très efficaces. Par contre, l’angiographie semble prometteuse, et le Dr Ben Chow de l’Institut de cardiologie participe à une étude multicentrique pour l’évaluer. Dans le cas de l’évaluation postopératoire, les travaux du Dr Devereux indiquent que la mesure du taux de troponine T du patient est la meilleure manière d’identifier le risque de lésion myocardique après une intervention chirurgicale non cardiaque.
Les troponines sont les protéines qui jouent un rôle clé dans la contraction du muscle cardiaque. En fait, le Dr Devereux et ses collègues ont défini une lésion myocardique après une intervention chirurgicale non cardiaque par un taux de troponine T de 0,03 ou plus, bien inférieur aux taux largement acceptés. Parmi les patients qui présentent le type de lésion répondant à cette définition, 34 p. 100 mourront.
Prévenir les complications vasculaires peropératoires n’est pas simple. Les bêtabloquants réduisent les lésions myocardiques après une intervention non cardiaque, mais augmentent les accidents vasculaires cérébraux, et rien ne prouve les bienfaits de l’aspirine. Une étude clinique explore l’utilisation des anticoagulants, car la plupart des événements mortels sont dus à des caillots sanguins. Le Dr Devereux espère faire des progrès importants en continuant à suivre les taux de troponine après le congé.