L’étude RAFT, étude phare de l’Institut de cardiologie publié en 2010, a montré que le traitement de resynchronisation cardiaque (TRC) utilisé de concert avec un défibrillateur automatique implantable (DAI) réduit le risque de mortalité de 24 p. 100 chez les patients atteints d’insuffisance cardiaque légère ou modérée. Deux nouvelles études ont scruté ces données
Rentabilité et amélioration de la qualité de vie
De nouvelles données de l’étude RAFT présentées par George Wells , Ph. D., collaborateur de l’étude RAFT et directeur du Centre de méthodes de recherche en cardiologie , montrent que la combinaison de ces traitements est aussi plus rentable que l’utilisation du DAI seul.
L’analyse de rentabilité incluait non seulement le coût des dispositifs et de leur implantation, mais également celui des ressources utilisées en aval, comme les visites à l’hôpital, les visites chez le médecin et le coût des médicaments. Qui plus est, il a aussi comparé la qualité de vie après les deux types d’interventions pour établir une mesure que l’on appelle « année de vie ajustée en fonction de la qualité (AVAQ) ». « Nous regardons les années de vie supplémentaires, mais également la qualité de ces années de vie, et c’est cela que nous rapportons », souligne M. Wells.
Les patients qui ont reçu le traitement combiné ont bénéficié de 0,66 AVAQ de plus – à un moindre coût par AVAQ – comparativement à ceux qui ont été traités seulement avec un DAI. Pour situer le contexte, M. Wells explique que c’est une amélioration similaire à l’avantage que procure la warfarine par rapport à l’aspirine pour prévenir les accidents vasculaires cérébraux. « Une amélioration énorme », souligne-t-il.
Pour une plus grande pertinence
Dr Kiran Sidhu de l’Université de la Colombie-Britannique a utilisé les données de l’étude RAFT pour évaluer si certaines données de l’électrocardiogramme permettaient de prédire si les patients atteints de cardiomyopathie pouvaient bénéficier du traitement de resynchronisation cardiaque (TRC). Plus précisément, l’équipe a cherché la présence d’un complexe QRS fragmenté (fQRS) sur le tracé de l’ECG, causé par la présence de tissu cicatriciel dans le cœur.
Chez près de 40 p. 100 des patients, l’équipe a trouvé une fragmentation dans l’une des 3 régions du cœur. Les patients qui n’avaient pas de fragmentation ont bénéficié du TRC, notamment par une diminution du risque d’hospitalisation pour insuffisance cardiaque et du risque de mortalité.
Les patients qui présentaient une fragmentation dans une ou deux régions du cœur semblent aussi avoir bénéficié du TRC, contrairement à ceux qui avaient une fragmentation dans les trois régions. Ces patients pourraient devoir subir une évaluation plus approfondie, comme une IRM cardiaque, pour rechercher du tissu cardiaque viable avant de subir un TRC, conclut Mme Sidhu. Son travail a été candidat pour le prix du CCSC remis à la meilleure recherche d’un stagiaire en sciences cliniques.