La dissection spontanée de l’artère coronaire (DSAC) est un état grave qui est encore mal compris. Elle touche principalement les femmes âgées de 30 à 50 ans qui ne présentent aucun des facteurs de risque classiques d’une maladie du cœur. La DSAC provoque une déchirure de la paroi d’une artère, déchirure par laquelle le sang peut s’infiltrer et s’accumuler dans la zone située entre les couches interne et externe de la paroi. Le sang piégé peut engorger l’artère ou former un caillot, et ainsi limiter ou interrompre complètement le flux de sang au cœur, provoquant une crise cardiaque ou un décès soudain.
Bonnie Bowes, directrice, Qualité, risques et confidentialité, et Erika MacPhee, coordonnatrice régionale des soins cardiaques, ont fait état des efforts qui sont déployés par l’Institut de cardiologie pour élaborer des normes de soins pour la DSAC en l’absence de lignes directrices sur les pratiques exemplaires.
Comme l’ont expliqué mesdames Bowes et MacPhee, cet état était considéré comme rare, et le diagnostic était souvent fait à l’autopsie. Les progrès réalisés en angiographie coronarienne ont permis d’augmenter le nombre de diagnostics de DSAC, mais la multiplication des cas détectés rend de plus en plus préoccupant le manque de connaissances sur cet état.
Les facteurs associés à la DSAC sont notamment la grossesse, les maladies des tissus conjonctifs, les traitements hormonaux et la dysplasie fibromusculaire. L’éducation des patients est un aspect important des soins en raison de la restriction des activités physiques et du risque élevé de récidive. De plus, les patients ont souvent besoin de réadaptation, d’un soutien professionnel et d’une bonne coordination avec des spécialistes de domaines autres que la cardiologie.
L’équipe des services cliniques de l’Institut de cardiologie est en train de préparer de la documentation à l’intention des patients sur les signes et symptômes de la DSAC, les traitements, les soins de suivi et les restrictions liées à l’activité physique et à la grossesse. Mme Bowes a précisé que les documents seraient disponibles sous peu sur le site Web de l’Institut de cardiologie.
L’Institut de cardiologie participe aussi à l’étude canadienne sur la DSAC (en anglais seulement), qui vise à mieux comprendre la nature de cet état.