Qingdao est une métropole située sur la côte nord-est de la Chine. Comme bien d’autres villes chinoises, elle a connu une croissance explosive. Au cours de la dernière décennie, sa population a plus que triplé, atteignant près de 9 millions de personnes. Une telle croissance a mis en évidence la nécessité d’agrandir et de moderniser les établissements et les programmes médicaux. En avril, l’Institut de cardiologie de l’Université d’Ottawa (ICUO) et l’Hôpital municipal de Qingdao ont conclu une entente de coopération de cinq ans selon laquelle des médecins de l’ICUO agiront comme mentors pour le programme de médecine cardiovasculaire qui connaît un essor fulgurant dans cette florissante cité asiatique.
Cette nouvelle collaboration tire son origine d’une longue amitié de 14 ans qui a commencé en 1998 quand le Dr Yifan Chi, jeune chirurgien cardiologue de Qingdao, a contacté le Dr Thierry Mesana, alors directeur du Département de chirurgie cardiaque à l’Université de la Méditerranée à Marseille en France, aujourd’hui chef de la Division de chirurgie cardiaque à l’ICUO. Le Dr Chi espérait faire un stage postdoctoral en chirurgie cardiaque avec le Dr Mesana pour apprendre les techniques chirurgicales de pointe qui n’étaient pas encore disponibles en Chine.
Le Dr Chi a travaillé auprès du Dr Mesana, puis il est rentré à Qingdao pour prendre la direction d’une nouvelle unité de chirurgie cardiaque dans l’un des plus vieux hôpitaux de la ville. « Il est parti de zéro, avec les connaissances qu’il avait acquises avec moi à Marseille », raconte le Dr Mesana. À cette époque, aucun hôpital de cette ville chinoise n’avait réalisé de pontages coronariens. « Le Dr Chi et moi avons pratiqué le premier pontage coronarien à Qingdao au début de 2001 », poursuit-il; c’était à l’occasion de l’ouverture de l’unité et de sa première visite en Chine.
La nouvelle unité du Dr Chi a prospéré et en 2008, elle a été déménagée au tout nouvel Hôpital municipal de Qingdao, dans un centre consacré à la santé du cœur et offrant des services de cardiologie et de chirurgie cardiaque. Étant donné l’essor très rapide que connaît la ville, l’Hôpital municipal de Qingdao prévoit déjà son expansion, tandis que le Dr Chi et ses collègues espèrent créer leur propre institut de cardiologie avec l’aide du Dr Mesana et de l’ICUO.
Bien que l’équipe chinoise ait reçu des offres des États-Unis pour aider à former ses médecins, elle s’est plutôt tournée vers le Dr Mesana pour établir une relation de collaboration à long terme. En février, l’ICUO a reçu une délégation de cinq médecins de Qingdao venus rencontrer leurs collègues éventuels et signer une lettre d’intention. Puis en avril, le Dr Mesana, Heather Sherrard, vice-présidente des Services cliniques, et le Dr Marino Labinaz, directeur du Service de cardiologie interventionnelle, ont fait le voyage à Qingdao où ils ont finalisé l’entente.
L’entente de cinq ans comporte trois volets. D’abord, un programme de professeurs invités, dans le cadre duquel un cardiologue et un chirurgien cardiologue de l’ICUO se rendront à Qingdao deux fois par année pour travailler avec les médecins de l’hôpital et les aider à apprendre de nouvelles techniques complexes. Ensuite, en vertu d’un programme de bourse, l’hôpital de Qingdao enverra six médecins à l’ICUO pour y faire une ou deux années de recherche clinique.
Enfin, grâce à un programme d’observation, Qingdao enverra douze personnes – médecins, infirmières, administrateurs et chercheurs – pour observer les interventions et les processus mis en œuvre à l’ICUO. « À l’approche de la fin de l’entente, probablement lors de la quatrième ou de la cinquième année, nous commencerons à travailler très activement avec eux sur les plans et la conception de leur institut de cardiologie. C’est à ce moment que nos administrateurs s’investiront davantage », explique le Dr Mesana.
« C’est le début d’une intense collaboration entre un établissement de pointe au Canada et un centre très prometteur à Qingdao, poursuit le Dr Mesana. Je pense que cette collaboration met en lumière l’orientation internationale de l’Institut de cardiologie. »
« Nous entretenons déjà de solides collaborations internationales – nous faisons des échanges scientifiques avec nos collègues des États-Unis et de l’Europe; mais si nous voulons étendre la renommée de l’Institut de cardiologie, la Chine est d’après moi le premier pays à cibler parce que je pense que c’est un nouvel épicentre du monde », conclut-il.