La deuxième Conférence d’Ottawa sur la recherche en cardiologie , tenue le 8 mai, a rassemblé une communauté de scientifiques et de stagiaires enthousiastes pour échanger des idées sur la médecine cardiovasculaire personnalisée. Le thème avait été choisi en l’honneur de l’ancien président-directeur général de l’Institut de cardiologie de l’Université d’Ottawa (ICUO), Robert Roberts , M.D., champion incontesté de la génétique cardiovasculaire et de la médecine personnalisée.
Des sommités de partout en Amérique du Nord se sont penchées sur les percées les plus novatrices, abordant des sujets divers allant de la pharmacogénomique à l’épigénétique en passant par la technologie et les obstacles réglementaires. Les conférenciers représentaient des organismes et des secteurs diversifiés comme la Clinique Mayo; l’Université de la Californie, Los Angeles; l’Agence canadienne des médicaments et des technologies de la santé; et l’industrie des dispositifs médicaux. L’événement était jumelé au congrès annuel du Canadian Cardiac Oncology Network (site en anglais). Une séance plénière conjointe sur la cardiotoxicité de certains médicaments anticancéreux a permis de mettre en lumière certains domaines d’intérêt commun.
Le tableau qui se dégage de cet événement, 13 ans après le séquençage du génome humain, montre que le monde de la médecine cardiovasculaire commence à recourir à l’information génétique pour adapter les traitements. Le dosage ciblé des médicaments anticoagulants clopidogrel et warfarine en est le principal exemple. L’étude RAPID GENE de l’Institut de cardiologie a utilisé le tout premier test génétique au point de service pour évaluer la viabilité et l’efficacité d’un tel dépistage.
De façon plus générale, seule une fraction de notre risque génétique de maladie du cœur a été identifiée, le système de soins de santé présente des obstacles structurels, et un effort éducatif majeur auprès des professionnels de la santé est nécessaire pour intégrer l’information génétique aux soins cliniques. Des efforts sont déployés pour relever tous ces défis, mais avec la perspective prochaine d’un séquençage complet bon marché, les patients auront bientôt leur profil génétique en main lorsqu’ils verront leur médecin de famille, et ils auront bien des questions à poser à ce sujet.