Lyall Higginson a consacré toute sa carrière à enseigner et à aider les autres.
Aujourd’hui, comptant près de 50 ans de service à l’Institut de cardiologie de l’Université d’Ottawa et à l’Université d’Ottawa, l’interniste, cardiologue clinicien et professeur de renom s’apprête à accrocher son stéthoscope.
« J’ai toujours aimé les sciences », s’est-il récemment confié en entrevue à The Beat. « Ce qui m’attirait le plus, c’était la chance de travailler au service des autres, de réellement les aider. La première fois que j’ai écouté le cœur de quelqu’un, j’ai compris tout ce qu’on pouvait faire simplement en étant attentif et à l’écoute. »
Le Dr Higginson a fait ses études de médecine à l’Université McGill et a reçu son diplôme en 1971. Quelques années plus tard, en 1976, il a suivi son cœur et a déménagé dans la capitale nationale pour se trouver un emploi, s’établir et fonder une famille.
À l’époque, les Drs Wilbert J. Keon et Don S. Beanlands essayaient tous deux de le convaincre de se joindre à un nouvel établissement de santé cardiaque qu’ils travaillaient à mettre sur pied à Ottawa.
Le Dr Higginson a bien vu que les cofondateurs de l’Institut de cardiologie de l’Université d’Ottawa nourrissaient de grandes ambitions en matière de soins, de recherche et d’enseignement, convaincus que ces trois composantes étaient d’une importance égale pour améliorer le devenir des patients.
« Willy et Don venaient de fonder l’Institut de cardiologie, se souvient-il. C’était une période grisante, une occasion d’innover et de bâtir des choses qui n’existaient pas. J’y ai vu une chance d’être de l’aventure dès le début et de vraiment changer les choses. »
De plus, cerise sur le gâteau, l’Institut de cardiologie était situé à mi-chemin entre Regina (Saskatchewan), ville où il a grandi, et la famille de sa femme aux Maritimes.
En 1977, le Dr Higginson s’est joint à « Willy et Don » et a mis sur pied une clinique à l’Institut, à l’époque un petit établissement déjà très performant.
« C’était petit et intime », se souvient le Dr Higginson en parlant de l’Institut à la fin des années 1970. « C’est un endroit où tout le monde travaillait en étroite collaboration, développait des relations solides et connaissait la famille des autres. »
L’Institut lui-même était comme une famille, dit-il.
« L’Institut de cardiologie est constitué de personnes qui se soucient vraiment des autres, poursuit-il. C’est un lieu où règnent une collégialité et un esprit d’équipe uniques. Il y a ici quelque chose de spécial qu’on ne retrouve nulle part ailleurs. »
À Ottawa, le Dr Higginson s’est épanoui.
Aujourd’hui, il est largement reconnu comme un clinicien d’exception et un professeur et mentor passionné et dévoué dans le domaine de la médecine cardiovasculaire.
Le Dr Higginson a joué un rôle de premier plan dans la réussite et la croissance de l’Institut de cardiologie, surtout de 1986 à 1994, en tant que chef adjoint de la cardiologie, et de 1995 à 2006, en tant que cardiologue en chef.
Comme mentor, il a aidé d’innombrables stagiaires à aiguiser leurs compétences et à gagner en assurance comme médecins. Pour souligner ses réalisations et son engagement envers l’enseignement de la médecine, la Société canadienne de cardiologie lui a décerné son Prix du professeur émérite en 2006, puis son Prix annuel d’excellence en 2012.
En 2013, le Dr Higginson est devenu le premier titulaire de la Chaire Donald S. Beanlands d’éducation en santé cardiaque, poste qu’il a occupé jusqu’en 2019.
L’ensemble de sa carrière et ses contributions exceptionnelles au Canada lui ont aussi valu la Médaille du jubilé de diamant de la reine Elizabeth II.
Aujourd’hui, à quelques semaines de la retraite, le Dr Higginson se remémore tout ce que l’Institut de cardiologie a fait pour la population au fil des ans. En tant qu’important maillon de l’établissement depuis le début, il a lui-même été un témoin privilégié de toutes ces avancées.
Il évoque entre autres la transplantation cardiaque effectuée par le Dr Wilbert Keon en mai 1984, la première à être réalisée à Ottawa. Deux ans plus tard, ses collègues de l’Institut devenaient les premiers au Canada à implanter un cœur artificiel chez un humain pour lui permettre de survivre en attendant une greffe.
« Nous avons créé ici des programmes qui n’existaient nulle part ailleurs au Canada, entre autres parce que nous savions ce qu’il y avait à faire et pour qui nous travaillions », raconte le Dr Higginson.
Le Dr Higginson se souvient aussi des débuts du programme STEMI, un protocole novateur visant à mieux soigner un type particulier de crise cardiaque et à amener directement ces patients à l’Institut de cardiologie pour un traitement d’urgence. Grâce à ce protocole, les taux de mortalité ont chuté de 50 %.
Un autre programme a été créé pour soigner les habitants du Nord canadien. Plusieurs cardiologues, dont le Dr Higginson, se sont rendus régulièrement sur l’île de Baffin au Nunavut pour offrir des services de consultation à des centaines de patients. Les cas les plus urgents sont transférés par transport aérien à Ottawa pour y recevoir un diagnostic et un traitement en temps opportun.
En fin de compte, le Dr Higginson retiendra surtout que l’Institut de cardiologie et les amitiés nouées ici lui ont permis de réaliser son rêve d’aider les autres et d’enseigner à des générations de médecins et de professionnels de la santé à faire de même. C’est le souvenir qu’il souhaite laisser dans l’esprit des gens.
« Mon but a toujours été d’abord et avant tout de m’occuper de mes patients et de transmettre mes connaissances à la jeune génération, dit-il. C’est encore ce qui me définit le mieux. »
Le Dr Higginson profitera de sa retraite pour passer plus de temps avec sa famille et ses petits-enfants.
« Après avoir passé près de 50 ans à l’Institut de cardiologie, je suis prêt, dit-il. Je quitte la tête pleine de merveilleux souvenirs. C’est un lieu que j’adore. »
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