Cette nouvelle chronique du Beat vous présente quelques-uns des hommes et femmes de cœur et de talent qui travaillent à l’Institut de cardiologie de l’Université d’Ottawa.
Cette semaine, nous nous entretenons avec une des plus récentes recrues de notre équipe de cardiologues. En moins d’un an, la Dre Caroline McGuinty s’est installée à Ottawa et a créé un nouveau programme holistique de soins palliatifs pour les personnes atteintes d’une maladie cardiaque en phase terminale.
La Dre McGuinty est la directrice médicale du Programme de soutien et de soins palliatifs cardiaques à l’Institut de cardiologie de l’Université d’Ottawa. Voici un condensé d’un entretien qu’elle nous a récemment accordé.
The Beat : Pourquoi avez-vous choisi une carrière de cardiologue?
Dre Caroline McGuinty : Le cœur m’intéressait déjà beaucoup à l’époque de mes études en médecine, mais c’est pendant ma formation en médecine interne que j’ai compris que je voulais devenir cardiologue. La cardiologie est un domaine passionnant où les traitements et les technologies évoluent constamment. La physiopathologie de la maladie du cœur est fascinante, et la cardiologie comprend un vaste éventail d’épreuves diagnostiques, de traitements médicaux et d’interventions. J’étais très attirée par la perspective de travailler à tous les niveaux d’acuité, que ce soit auprès de patients aux soins intensifs ou de patients externes stables que je pourrais suivre à long terme. Je suis une spécialiste de l’insuffisance cardiaque, des transplantations cardiaques et des soins palliatifs. J’ai décidé de poursuivre ma formation en soins palliatifs après avoir pris conscience, pendant mes études en cardiologie, du manque de soins offerts aux personnes atteintes d’une maladie cardiaque à un stade avancé entre le moment où il n’y a plus d’options thérapeutiques et la fin de vie. Je me suis dit qu’avec la bonne formation, je pourrais combler ce vide pour mieux prendre soin de ces patients.
Où avez-vous fait vos études et quelles sont vos spécialisations?
J’ai fait ma médecine à l’Université d’Ottawa — je viens de la région! J’ai aussi fait des résidences en médecine interne et en cardiologie, et des formations complémentaires à l’Université de Toronto. Plus précisément, j’ai fait mes formations en soins palliatifs, en insuffisance cardiaque et en transplantation cardiaque au University Health Network, qui fait partie de l’Université de Toronto.
Quels sont vos champs d'intérêt cliniques et pourquoi les avoir choisis?
J’ai été frappée de constater à quel point les besoins en soins palliatifs n’étaient pas comblés. J’ai décidé de développer ma propre expertise en soins palliatifs pour aider mes patients souffrant d’insuffisance cardiaque. Je tiens à ce que ces personnes aient le même accès aux soins palliatifs que les personnes cancéreuses. On sait que le fardeau des symptômes de l’insuffisance cardiaque est très similaire à celui du cancer.
Vous travaillez à l’Institut de cardiologie de l’Université d’Ottawa. Qu’est-ce que cela signifie pour vous?
L’Institut de cardiologie de l’Université d’Ottawa est un centre d’excellence de renommée mondiale et un important vecteur d’innovation dans plusieurs surspécialités de la cardiologie. Je suis heureuse de pouvoir apporter ma propre contribution à ce travail par ma formation et mon expérience dans une surspécialité qui n’a pas encore été explorée ici.
L’Institut est un établissement unique. Il n’existe que très peu de centres comparables au Canada. Nous nous consacrons exclusivement aux soins cardiaques, ce qui nous permet d’innover en matière de traitements et de recherche. Mes collègues sont des experts dans leur domaine, et c’est pourquoi les patients nous font autant confiance. De plus, même si l’Institut est un centre d’excellence, il dégage aussi quelque chose de chaleureux. Ici, on sent vraiment qu’on peut compter les uns sur les autres.
Qu’espérez-vous accomplir professionnellement à l’Institut de cardiologie?
Tout d’abord, j’aimerais développer le Programme de transplantation et d’insuffisance cardiaque avancée avec mes collègues dans le but d’offrir d’excellents soins et de meilleures perspectives à ce groupe de patients.
Deuxièmement, je souhaite aussi développer le Programme de soutien et de soins palliatifs cardiaques à l’Institut. J’espère ainsi augmenter l’accès aux soins palliatifs dans l’Est ontarien et offrir une meilleure qualité de vie aux patients. À mesure que le programme prendra de l’ampleur, nous voulons en faire un modèle que d’autres centres pourront facilement reproduire. Je veux par ailleurs montrer qu’en plus d’améliorer la qualité de vie des patients, il est possible de mieux les prendre en charge dans la communauté. Ultimement, je crois qu’on verra baisser le taux d’hospitalisation et de visites à l’urgence pour ces patients. Mon but est de faire de notre programme un modèle de soins qui pourra être adopté ailleurs et, un jour, devenir la norme courante de soins pour les personnes atteintes d’une maladie cardiaque à un stade avancé.
Si vous pouviez dire une chose à vos patients en soins palliatifs, qu’est-ce que ce serait?
Je suis consciente qu’ils sont aux prises avec une maladie pénible. Je suis aussi consciente que, pour la plupart des patients, il est difficile de vivre avec une maladie chronique, non seulement à cause des symptômes physiques, mais aussi à cause de la complexité croissante des décisions thérapeutiques à prendre. La première chose que je leur dirais, je pense, c’est que je suis consciente de toutes ces choses. Je veux qu’ils sachent que la clinique est là pour les aider et qu’ils ne sont pas seuls. Je veux qu’ils sentent qu’ils peuvent compter sur le système de santé à mesure que leur maladie évolue, et que nous allons les aider à organiser leurs soins.