Les arythmies — perturbations du rythme normal du cœur — touchent plus de 1,5 million de Canadiens et peuvent influer de plusieurs façons sur la santé et le bien être des personnes qui en sont atteintes. La mort subite d’origine cardiaque causée par une arythmie fait plus de 40 000 victimes chaque année. On estime que 350 000 Canadiens vivent avec la fibrillation auriculaire, la forme la plus courante d’arythmie et un facteur de risque majeur d’accidents vasculaires cérébraux. À un certain point dans leur vie, des millions d’autres personnes font une syncope : perte de conscience sporadique pour laquelle il y a très peu de traitements efficaces.
Pour donner un véritable essor au développement de nouvelles technologies visant à améliorer le diagnostic et le traitement des arythmies, le nouveau Canadian Arrhythmia Network (CANet) a reçu une subvention de 26,3 millions $ sur une période de cinq ans. CANet s’est vu octroyer l’une des 49 subventions prestigieuses du Réseau de centres d’excellence (RCE) dans n’importe quel domaine d’études financées par les Instituts de recherche en santé du Canada, le Conseil de recherche en sciences naturelles et en génie du Canada et le Conseil de recherches en sciences humaines du Canada. Avec des fonds de contrepartie d’Industrie Canada, de Génome Canada et d’autres partenaires, CANet a été lancé avec plus de 60 millions $ consacrés à réduire substantiellement la morbidité et la mortalité découlant des irrégularités du rythme cardiaque.
« CANet nous donne la possibilité de guider la recherche sur l’arythmie dans la direction que nous croyons la plus pertinente. De plus, il offre aux personnes intéressées dans la recherche sur l’arythmie l’occasion de recevoir des fonds pour leurs travaux de recherche », déclare George Wells , Ph. D., directeur du Centre de méthodes de recherche en cardiologie à l’Institut de cardiologie de l’Université d’Ottawa. M. Wells est l’un des deux directeurs scientifiques adjoints pour CANet, l’autre étant le Dr Robert Sheldon, Ph. D., à l’Université de Calgary. CANet est dirigé par le Dr Anthony Tang, du Western University en Ontario. Les électrophysiologues (qui traitent les arythmies) de l’Institut de cardiologie et les spécialistes en imagerie cardiaque qui participent au CANet incluent David Birnie, M.D., Rob Beanlands, M.D., Girish Nair, M.D., Pablo Nery, M.D., Calum Redpath, M.D., Robert deKemp, Ph.D., et Girish Dwivedi, M.D., Ph.D.
CANet a trois objectifs ambitieux pour le Canada au cours des dix prochaines années : une diminution de 10 pour cent des morts subites d’origine cardiaque, une diminution de 20 pour cent de la fibrillation auriculaire résultant en une visite au Service des urgences ou en une hospitalisation et une diminution de 30 pour cent des syncopes résultant en une visite au Service des urgences ou en une hospitalisation. Les RCE désignent CANet comme un organisme à but non lucratif qui financera directement jusqu’à 100 chercheurs dans l’ensemble du Canada. Après les cinq premières années, si les critères spécifiques sont satisfaits, le financement octroyé par les RCE peut être renouvelé pour deux périodes additionnelles de cinq ans.
L’équipe planifie d’atteindre ces objectifs en grande partie en finançant le développement de nouvelles technologies. Au cours des cinq prochaines années, CANet espère que cinq à sept nouvelles technologies seront développées par ses chercheurs subventionnés. Le réseau financera la mise au point de ces technologies en trois étapes, explique le Dr Wells. « La première étape consiste à développer une innovation technologique, comme un app ou un dispositif qui pourrait dépister une arythmie. Ensuite, nous voulons déterminer si cette innovation est sécuritaire et efficace [dans le cadre d’études cliniques]. Enfin, nous évaluerons comment mettre en œuvre cette technologie dans la communauté clinique générale et comment la rendre accessible et durable dans la population. »
Le réseau a récemment diffusé son premier appel d’offres de projets de recherche et octroiera sa première ronde de financement en juin 2015. CANet accordera une subvention pour le renforcement des capacités afin de former du personnel hautement qualifié dans le domaine de la recherche sur les arythmies. Il financera jusqu’à 30 à 40 chercheurs postdoctoraux pour la durée du réseau. La structure des subventions du réseau permettra également à renforcer les capacités au sein des institutions, par exemple, permettant aux chercheurs à des universités n’ayant pas de vaste programme de recherche à travailler en partenariat avec des collaborateurs à des centres universitaires majeurs.
L’objectif global de CANet est « de mettre entre les bonnes mains au bon moment les bons outils. Avec ce type de financement et ce type d’opportunité, je crois que nous pouvons avoir un impact important sur ces trois problèmes » de mort subite d’origine cardiaque, de fibrillation auriculaire et de syncope, conclut M. Wells.