La Dre Caroline McGuinty est une nouvelle recrue à l’Institut de cardiologie de l’Université d’Ottawa (ICUO). Étant donné la pandémie qui fait encore rage, la jeune cardiologue n’a toujours pas rencontré tous ses collègues en personne, ce qui ne l’a pas empêchée de progresser dans son travail. Dans les mois qui ont suivi l’arrivée de la COVID-19 à Ottawa, la Dre McGuinty a travaillé sans relâche à circonscrire et à combler une importante lacune dans les soins offerts aux personnes atteintes d’une maladie cardiaque grave et incurable. Que se passe-t-il une fois que ces personnes ont épuisé toutes leurs options thérapeutiques? Après avoir longuement réfléchi à la question, la Dre McGuinty a conçu et lancé un programme original conçu spécifiquement pour y répondre.
Les patients cardiaques en phase terminale ont besoin du même genre de soins palliatifs que les patients cancéreux, et nous avons créé un programme unique en son genre pour leur offrir ces services en temps opportun.
- Dre Caroline McGuinty
« Nous savons que les soins palliatifs sont importants pour les personnes atteintes d’une maladie incurable. Or, bien souvent, si elles y ont accès, ce n’est que tardivement dans l’évolution de la maladie », explique-t-elle. La Dre McGuinty est directrice médicale du Programme de soutien et de soins palliatifs cardiaques à l’ICUO. Ce programme est une clinique spécialisée pour les patients externes atteints d’une maladie cardiaque à un stade avancé et pour les aidants et familles de ces personnes. « L’objectif est de combler un manque et d’offrir des soins palliatifs plus tôt aux patients suivis en cardiologie. C’est le premier programme du genre dans l’Est ontarien. »
La Dre McGuinty est la principale experte-conseil de la clinique. En tant que cardiologue spécialisée en soins palliatifs, elle voit tous les patients aiguillés vers le programme. Elle est diplômée de l’Université d’Ottawa et de l’Université de Toronto, où elle a fait des formations complémentaires en insuffisance cardiaque et en transplantation cardiaque, et s’est spécialisée en soins palliatifs.
Les soins palliatifs sont une surspécialité médicale qui améliore la qualité de vie des personnes atteintes d’une maladie potentiellement mortelle. Cette approche holistique et centrée sur le patient permet de traiter à la fois les manifestations physiques et psychosociales de la maladie, et aussi d’offrir un soutien aux proches du patient, explique la Dre McGuinty. Par l’entremise du Réseau local d’intégration des services de santé, la clinique collabore avec le milieu des soins palliatifs de l’Est ontarien. À mesure que sa maladie progresse, le patient est aiguillé vers différentes ressources palliatives dans la communauté. Typiquement, le patient recevra la visite d’un médecin, d’un infirmier ou d’une infirmière dans le confort de son foyer.
L’assistance qu’offre la Dre McGuinty et son équipe aux patients et aux aidants peut prendre différentes formes allant de la gestion des symptômes à l’établissement des objectifs des soins en passant par la planification des soins ainsi que la coordination et l’organisation des ressources pour augmenter la qualité de vie et prévenir les séjours à l’hôpital.
« C’est ce qui distingue notre programme, explique la Dre McGuinty. Ce genre de soins spécialisés n’est pas accessible en consultation externe ailleurs. Le programme a la capacité d’alléger le fardeau des personnes aux prises avec des problèmes de santé complexes qui limitent leur espérance de vie et d’offrir du soutien aux aidants et aux familles qui traversent eux-mêmes une période éprouvante. Les patients cardiaques en phase terminale ont besoin du même genre de soins palliatifs que les patients cancéreux, et nous avons créé un programme unique en son genre pour leur offrir ces services en temps opportun. »
La Dre McGuinty a quitté Toronto avec sa famille pour emménager dans la capitale nationale et commencer sa carrière à l’ICUO il y a moins d’un an. Malgré la morosité ambiante en Ontario, elle demeure, tout comme ses collègues, pleine d’espoir — et même optimiste — face à l’avenir.
« Les médecins et les administrateurs ont accueilli avec beaucoup d’enthousiasme l’idée d’offrir des soins palliatifs aux personnes atteintes d’une maladie cardiaque à un stade avancé. Les ressources qu’ils sont prêts à investir pour rendre ce niveau de soins possible me font chaud au cœur. Selon nous, nous sommes en train de créer un modèle que d’autres centres pourront reprendre afin de mieux intégrer les soins palliatifs à la prise en charge des patients cardiaques au Canada et partout dans le monde. »