Cette année, Ashok Pandey, élève de 11e année au Waterloo Collegiate Institute, est le plus jeune chercheur à faire une présentation dans le cadre du Congrès canadien sur la santé cardiovasculaire, le plus important événement du genre au pays pour les professionnels de la santé et les médecins. Dès la première journée du congrès, Ashok est monté sur le podium pour parler de sa recherche sur les effets du yoga sur les risques de maladie cardiovasculaire, devant une salle pleine de médecins trois fois plus âgés que lui.
Le yoga est déjà fort populaire : les adeptes croient déjà dans ses bienfaits pour la santé. Et le cœur là-dedans? Ashok Pandey y a vu une occasion d’utiliser des méthodes scientifiques pour connaître l’impact du yoga sur le cœur.
« Très peu de recherches ont été faites pour mesurer les effets du yoga sur la santé cardiovasculaire, a affirmé Ashok Pandey avant sa présentation, samedi, au Palais des congrès du Toronto métropolitain. Il n’y a par ailleurs que très peu de données existantes sur l’ajout du yoga dans les programmes d’activités physiques standards et dans les stratégies de prévention des maladies du cœur. » Ashok Pandey s’est justement penché sur la question dans le cadre de sa recherche intitulée The Global Cardiovascular Risk And Vascular Inflammation Effects Of Incorporating Yoga Into Cardiac Rehabilitation (PDF, en anglais).
Après trois mois, les participants montraient des améliorations nettes, surtout dans le groupe de yogis, qui affichaient une baisse du risque de 13,2 %, comparé à seulement 6,5 % dans le groupe contrôle.
- Ashok Pandey, élève de 11e année
Pour mener à bien sa recherche, Ashok Pandey a sollicité l’aide du cardiologue ontarien, le Dr Nisar Huq, et le cardiologue Paul Poirier, M. D., de l’Université Laval, au Québec. Les Drs Huq et Poirier ont aidé à recruter 60 patients cardiaques qui présentaient de l’hypertension artérielle (et qui ne prenaient pas de médicaments antihypertenseurs). Les deux médecins ont agi comme mentors pour le jeune Ashok tout au long de cette étude qui a duré trois mois. Le Dr Poirier a été crédité comme auteur principal de l’étude.
« Je n’aurais pas pu faire cette étude seul. Beaucoup de gens m’ont aidé, a insisté Ashok Pandey. Et je me dois absolument de remercier les 60 participants à cette étude. »
Les participants étaient répartis aléatoirement dans deux groupes. Le premier suivait un programme normal de prévention de la maladie du cœur. Le second groupe (le groupe de yogis!), suivaient le même programme que le premier groupe, mais substituaient les exercices d’étirement et d’autres exercices de faible intensité avec du yoga. L’objectif d’Ashok Pandey était de déterminer si l’incorporation du yoga dans un programme d’exercice régulier allait contribuer à réduire le risque de maladie du cœur dans le groupe de yogis. Les deux groupes ont été suivis pendant trois mois, participant à des séances d’exercices d’étirement ou de yoga ainsi que de 30 minutes d’exercices aérobiques, trois fois par semaine.
(Le sous-titrage est disponible en français.)
Après trois mois, au début de la rencontre, les chercheurs contrôlaient la tension artérielle et les niveaux de cholestérol des patients, et un test sanguin était prélevé afin de déterminer leur risque de maladie coronarienne. Au début de l’étude, les tests ne révélaient pas de différence entre les deux groupes. Après trois mois, cependant, le groupe de yogis affichait une plus grande baisse du risque d’être atteint d’une maladie du cœur.
« Après trois mois, les participants montraient des améliorations nettes, surtout dans le groupe de yogis, qui affichaient une baisse du risque de 13,2 %, comparé à seulement 6,5 % dans le groupe contrôle », explique Ashok Pandey.
Le jeune chercheur pense que si ses découvertes étaient confirmées dans le cadre d’une étude plus vaste et plus longue, à échantillons plus diversifiés, le yoga pourrait représenter une avenue fort prometteuse pour les programmes de prévention des maladies du cœur et d’amélioration de la santé cardiaque.
Ashok pratique le yoga avec sa grand-mère : « C’est un peu grâce à elle, admet-il. C’est en faisant du yoga avec elle que l’inspiration m’est venue de réaliser cette étude. »