Pour les patients qui subissent un infarctus du myocarde avec élévation du segment ST (STEMI), le plus dangereux type de crise cardiaque, un traitement dans un programme régional spécialisé sauve des vies . Toutefois, les bienfaits spécifiques d’un traitement rapide pour les patients âgés – de 75 ans ou plus – victimes de STEMI ne sont pas clairement établis. Parmi les nombreux exposés présentés par l’équipe STEMI de l’Institut de cardiologie de l’Université d’Ottawa (ICUO), dirigée par le Dr Michel Le May , des chercheurs ont montré qu’un plus court délai « porte-ballonnet » réduisait la probabilité de décès dans les 30 jours suivant le traitement chez les personnes âgées et les patients plus jeunes. Cet avantage a tenu malgré le fait que les patients plus âgés étaient plus susceptibles de décéder pendant l’hospitalisation initiale et qu’ils présentaient des taux plus élevés de choc cardiogénique, d’accident vasculaire cérébral et de saignement majeur.
Une autre étude portait sur les premiers résultats d’un programme d’ hypothermie thérapeutique (HT) – refroidissement rapide – de l’Institut de cardiologie pour les patients victimes d’une crise cardiaque qui restent dans un état comateux après le rétablissement de la circulation. Le risque de lésions cérébrales ou de décès est très élevé chez ces patients. Sur 154 patients traités par refroidissement thérapeutique à l’Institut de cardiologie, 66 % ont survécu à l’hospitalisation et 57 % ont eu un bon pronostic neurologique. « Un programme [de refroidissement] régional est envisageable, et il semble être associé à une survie et à des pronostics neurologiques favorables comparables aux résultats d’essais avec répartition aléatoire », affirment les chercheurs.
De nouveaux médicaments suscitent de nouvelles questions pour les patients STEMI. Des chercheurs de l’Institut de cardiologie ont donc comparé l’utilisation de la bivalirudine (un nouvel anticoagulant) chez les patients STEMI qui ont besoin d’un refroidissement thérapeutique à l’utilisation d’un traitement anticoagulant à base d’héparine. L’usage de la bivalirudine seule a donné lieu à un peu moins de décès à l’hôpital, d’accidents vasculaires cérébraux, de saignements majeurs et de nouvelles crises cardiaques, et à une légère baisse de la mortalité, ce qui indique qu’elle est sécuritaire et efficace pour ces patients.
Une autre étude a analysé l’innocuité de la warfarine ajoutée au traitement anticoagulant pour les patients STEMI chez lesquels l’indication clinique d’un tel ajout n’était pas claire. Les chercheurs ont découvert que pour des patients présentant une akinésie apicale ou une dyskinésie – deux types de dommages affectant le muscle cardiaque –, l’ajout de warfarine augmentait l’incidence d’accidents vasculaires cérébraux, de saignements et d’effets indésirables jusqu’à six mois après le traitement. Ils ont recommandé de modifier les lignes directrices cliniques pour décourager le recours à la warfarine chez ces patients.