CONTRÔLE DE L’HÉMATOME-2 : Comparaison de l’utilisation continue/interrompue des anticoagulants oraux lors de l’implantation chirurgicale d’un défibrillateur ou d’un stimulateur cardiaque
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On administre souvent des anticoagulants oraux aux patients qui se font implanter un défibrillateur ou un stimulateur cardiaque. Toutefois, une nouvelle étude menée par David H. Birnie, M. D., cardiologue-électrophysiologue et directeur du Service d’arythmie à l’Institut de cardiologie de l’Université d’Ottawa (ICUO), pourrait modifier la façon dont ces produits sont administrés en pratique clinique. Le Dr Birnie a présenté ses travaux lors des séances scientifiques 2017 de l’American Heart Association (AHA) qui ont eu lieu à Anaheim (Californie) au début de novembre.
S’inscrivant dans la foulée de l’essai clinique CONTRÔLE DES HÉMATOMES, l’étude CONTRÔLE DES HÉMATOMES-2 compare l’utilisation continue/interrompue des anticoagulants oraux au moment de l’implantation chirurgicale d’un dispositif cardiaque. Selon les résultats obtenus, les deux formes de traitement — continu ou interrompu — ont un effet similaire sur le risque d’hémorragie ou d’hématomes (accumulation de sang coagulé dans un tissu).
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Le Dr Birnie et ses collègues ont mené cet essai clinique contrôlé à simple insu et à répartition aléatoire dans 15 centres du Canada et un centre d’Israël auprès de 662 patients entre 2013 et 2017. Initialement, les patients ne prenaient que du dabigatran, qui était à l’époque le seul anticoagulant oral ayant fait l’objet d’une approbation post-commercialisation.
À mesure que d’autres anticoagulants oraux ont été approuvés, le protocole a été élargi pour inclure des patients recevant de l’apixaban (Eliquis, Bristol-Myers Squibb/Pfizer) et du rivaroxaban (Xarelto, Janssen). Les patients ont été divisés en deux groupes, dont un (328 patients) a reçu un traitement anticoagulant continu et l’autre (334 patients), un traitement anticoagulant interrompu. Selon le Dr Birnie, les deux stratégies sont associées à de faibles taux d’hématomes autour du dispositif implanté. Toutefois, le traitement continu ne devrait pas être envisagé spécifiquement pour réduire le taux d’hématomes.
« La conclusion, c’est qu’il n’y a pas de différence entre les deux stratégies, explique le Dr Birnie. Le taux d’hématomes était très bas dans les deux groupes, ce qui est une excellente nouvelle pour les patients. »
- Dr David H. Birnie
Le message à retenir pour les cliniciens, ajoute-t-il, est que les deux stratégies peuvent constituer un choix raisonnable selon le scénario clinique.
L’étude CONTRÔLE DES HÉMATOMES-2 a bénéficié d’une subvention de la Fondation des maladies du cœur et de l’AVC du Canada et a reçu du financement additionnel de la part de Boehringer Ingelheim, Bayer HealthCare AG et Bristol-Myers Squibb.
Renseignements additionnels :
Écoutez l’entrevue que le Dr Birnie a accordée à l’American Heart Association Science News à propos de ce récent essai clinique (en anglais).
Écoutez l’entrevue que le Dr Birnie a accordée à l’American College of Cardiology à propos de ce récent essai clinique (en anglais).
Lisez l’article publié en 2013 dans le New England Journal of Medicine (en anglais) à propos de l’étude CONTRÔLE DES HÉMATOMES dirigée par le Dr David H. Birnie et coordonnée par l’ICUO.