Avec le vieillissement de la population un peu partout dans le monde, le déclin des capacités mentales chez les aînés est une préoccupation grandissante. La communauté médicale avait un espoir : traiter l’hypertension et l’athérosclérose pourrait-il ralentir ou retarder ce déclin?
À la suite d’une étude réalisée auprès de personnes de 70 ans et plus qui prenaient soit des antihypertenseurs ou des statines pour la prévention des maladies du cœur, les scientifiques ont réalisé qu’aucun de ces deux médicaments ne ralentissait le déclin des fonctions cognitives pendant le traitement. Ces résultats, présentés lors des séances scientifiques de 2016 organisées par l’American Heart Association, ont évidemment déçu les chercheurs qui tiennent à trouver une façon de retarder ou de prévenir le déclin cognitif chez les personnes âgées.
Les recherches ont toutefois amené un élément positif. Certains patients et organismes de réglementation s’inquiétaient du fait que l’utilisation des statines pour contrôler les taux de cholestérol pouvait avoir un impact négatif sur les fonctions cognitives et la mémoire. Or, selon les résultats de l’étude HOPE-3 (en anglais), les patients qui prenaient des statines ne montraient pas d’augmentation du déclin des habiletés cognitives plus marquée que chez les autres participants.
Dans le cadre de cette étude clinique, les patients se voyaient attribuer au hasard l’une des trois options de médicaments (soit une combinaison d’antihypertenseurs, une statine, ou les deux), ou étaient assignés à un groupe recevant un placebo. Au début et à la fin de l’étude, les 1 626 participants d’âge avancé remplissaient plusieurs questionnaires et tests mesurant la vitesse de traitement mental de l’information et les fonctions cognitives.
Les participants de tous les groupes connaissaient un déclin cognitif au fil de l’étude, mais aucune différence n’a été observée entre les groupes qui recevaient un traitement médicamenteux et le groupe qui recevait un placebo.
Les données amassées dans le cadre de l’étude semblent suggérer qu’il pourrait être possible de prévenir le déclin cognitif chez les patients qui font le plus d’hypertension ou qui présentent les taux les plus élevés de cholestérol LDL au commencement de l’étude. Cela devra toutefois être confirmé dans le cadre d’autres études cliniques, selon Jackie Bosch, Ph. D., de l’Université McMaster, qui a présenté les résultats de l’étude à l’AHA.
Mme Bosch a indiqué que les résultats de cette étude, qui s’ajoutent aux résultats d’autres études récentes sur le sujet, devraient apaiser les craintes quant aux conséquences de l’utilisation des statines sur les fonctions cognitives. « Nos données montrent que les statines n’ont pas d’effet défavorable » sur les fonctions cognitives, a-t-elle conclu.
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