De la réadaptation à un nouvel avenir

Rebecca André a 21 ans lorsque son corps commence pour la première fois à former des caillots sanguins. Alors que sa condition se détériore, elle a de plus en plus de difficulté à respirer et à se déplacer, et commence à prendre du poids. Elle reçoit ensuite un diagnostic d’hypertension pulmonaire thromboembolique chronique (HTPC). L’HTPC est un type rare d’hypertension pulmonaire (HP) qui fait en sorte que les thrombus (caillots fibreux) se logent dans les vaisseaux sanguins des poumons et bloquent le flux sanguin du cœur aux poumons, réduisant la quantité d’oxygène disponible pour le reste du corps.

On lui propose alors une chirurgie bariatrique pour l’aider. Elle souhaite toutefois d’abord se mettre en meilleure forme avant de subir cette opération. C’est là où l’équipe de la Clinique d’hypertension pulmonaire de l’Institut de cardiologie de l’Université d’Ottawa entre en jeu. La cardiologue Lisa Marie Mielniczuk et l’infirmière de pratique avancée Carolyn Pugliese l’aident alors à se préparer pour l'intervention. Grâce à la collaboration des fabuleuses équipes de L’Hôpital d’Ottawa et de l’Institut de cardiologie d’Ottawa, l'opération est un grand succès, même si la maladie de Rebecca faisait augmenter le niveau de risque.

Après son opération, Rebecca commence à perdre du poids, à retrouver son énergie. Mais elle ne sait plus comment utiliser son propre corps. Carolyn, de la Clinique d’hypertension pulmonaire lui propose alors de participer au programme de réadaptation cardiaque de l’Institut de cardiologie. Rebecca accepte immédiatement : s’entraîner seule lui semble être un peu intimidant, voire effrayant.

Elle participe donc au programme de réadaptation cardiaque, épaulée de la physiothérapeute Jossline Jega, qui supervise des séances d’exercice à l’Institut de cardiologie. Il fallait choisir la bonne séance d’exercice pour Rebecca. Sous les conseils de son équipe de réadaptation, elle décide de commencer par une séance d’intensité modérée, en compagnie de patients plus âgés. Elle est en fait la plus jeune de son groupe et considère qu’il n’est pas normal d’être aussi malade à son âge. Elle décide tout de même de se concentrer sur son propre rétablissement, de gagner sa propre bataille.

C’est donc dans cet environnement sécuritaire qui lui offrait un suivi et du soutien constants que Rebecca a réappris à utiliser son propre corps. Elle a appris jusqu’où elle pouvait aller, et sent désormais qu’elle peut même aller un peu plus loin. Rebecca était extrêmement motivée : elle venait après tout de Cornwall, deux fois par semaine, pour ses séances d’une heure!

Qu’a-t-elle retiré de son expérience dans le programme de réadaptation cardiaque? « J’ai appris à faire confiance à mon corps. Je connais maintenant ses limites. Je sais que je peux en faire plus – et que je peux m’attendre à plus! » Le processus de rétablissement de Rebecca n’a toutefois pas été un long fleuve tranquille. Cet hiver, Rebecca a été malade et n’était pas en mesure de participer à ses séances d’exercice. Quand elle s’est remise et a repris l’activité physique, elle a réalisé qu’elle avait reculé. Cela lui a montré à quel point il était important de demeurer active régulièrement et de continuer à bouger.

La réadaptation cardiaque a carrément changé sa vie. Rebecca a affirmé que cette expérience lui avait donné une deuxième chance dans la vie, et qu’elle lui avait même permis de se construire de nouveaux rêves. Pendant sa réadaptation cardiaque, elle a eu la chance de travailler avec Laura Cupper, une conseillère en orientation, qui l’a aidée à défricher son avenir. Rebecca prévoit maintenant retourner à l’université afin de devenir une enseignante en anglais langue seconde.

Rebecca se porte maintenant très bien. Grâce à sa perte de poids, à ses nouvelles habitudes de vie et à ses médicaments pour l’HTPC, elle considère être en pleine forme. Et si jadis elle craignait la question « Serai-je OK? », elle y répond aujourd’hui avec fierté : « Je serai bien mieux que juste OK ».