Une première au Canada : L’Institut de cardiologie réalise une radio-ablation totalement sans incision pour traiter une arythmie grave

Un nouveau traitement à la croisée de la radiothérapie et de la cardiologie aide à soulager les souffrances de patients atteints d’une arythmie potentiellement mortelle.
9 octobre 2019

OTTAWA – Une équipe de médecins de l’Institut de cardiologie de l’Université d’Ottawa (ICUO), en partenariat avec leurs collègues du Centre de cancérologie de L’Hôpital d’Ottawa, ont réussi, pour la première fois au Canada, une radio-ablation cardiaque totalement sans incision. L’intervention, basée sur des techniques mises au point par des médecins et chercheurs de l’Université Washington à St. Louis (Mo., É.-U.), s’est déroulée sans incident. L’Institut de cardiologie serait maintenant un des seuls centres au monde capables d’utiliser cette technique totalement non effractive pour traiter des maladies cardiovasculaires.

« Nous avons commencé à traiter des patients souffrant d’arythmies potentiellement mortelles de façon totalement sans incision, en combinant des traitements de radiothérapie normalement utilisés contre le cancer et de nouvelles techniques d’électrophysiologie sans incision. L’intervention ne cause pas de douleur ou presque et ne nécessite pas l’hospitalisation du patient », explique le Dr Calum Redpath, cardiologue-électrophysiologiste à la Division de cardiologie de l’ICUO et chef du projet.

Étant donné la nouveauté de l’intervention, elle n’est actuellement offerte qu’à titre de traitement compassionnel, aux patients souffrant de tachycardie (trouble du rythme cardiaque qui peut entraîner la mort) qui ne peuvent ou ne veulent pas poursuivre plus avant les traitements conventionnels les plus intenses. Beaucoup de ces patients vivent de façon autonome et prennent de puissants médicaments, mais souffrent néanmoins des décharges répétées et douloureuses d’un défibrillateur.

« Cette nouvelle technique offre une option de traitement qui ne nécessite aucune incision, explique le Dr Redpath. C’est une innovation qui change la donne, pratiquement un conte de fées. »

La radio-ablation combine deux techniques novatrices de radiothérapie et de cardiologie : l’imagerie électrocardiographique, qui permet de caractériser et de cartographier l’activité électrique du cœur à l’aide de techniques d’imagerie sophistiquées, et la radiothérapie cardiaque, dans laquelle le radio-oncologue « brûle » les parties endommagées du muscle cardiaque par radiothérapie ciblée. Jusqu’à maintenant, l’intervention semble réduire le fardeau de l’arythmie de 94 à 99 %, et ce, sans causer de détérioration marquée de la fonction cardiaque – seule une inflammation mineure a été observée à date. L’intervention peut se faire à l’intérieur d’un rendez-vous d’une heure.

« Le traitement ne cause pas de douleur. Le patient est éveillé et pleinement conscient », dit le Dr Andrew Crean, codirecteur du service d’IRM cardiaque de l’ICUO et membre de l’équipe de radio-ablation. Le Dr Crean travaille avec le Dr Redpath à identifier les tissus cardiaques endommagés qui causent l’arythmie.

Une étude par cartographie de la tachycardie ventriculaire permet de trouver le foyer de l’arythmie. Le Dr Graham Cook, radio-oncologue au Centre de cancérologie de L’Hôpital d’Ottawa, peut ensuite cibler les parties à détruire.

« La perspective d’utiliser cette technique pour traiter des problèmes cardiaques est exaltante, affirme le Dr Cook. En un seul traitement de 30 minutes, nous espérons prolonger la vie de nos patients actuels, qui pourront plus tard participer à des études pour nous aider à mesurer les bienfaits de l’intervention et établir qui est susceptible d’en profiter au maximum. »

Environ 50 000 Canadiens et Canadiennes décèdent subitement chaque année. La cause la plus fréquente est une perturbation fatale du rythme cardiaque. Les traitements pharmaceutiques actuels sont soit inefficaces, soit trop lourds en effets secondaires. Les traitements effractifs (p. ex. défibrillateur ou ablation par cathéter) sont efficaces, mais au prix de longues opérations qui peuvent entraîner des complications et une convalescence difficile.

« Ces innovations ne seraient pas possibles sans le généreux soutien de notre communauté, nos partenaires à L’Hôpital d’Ottawa et à la Fondation de l’ICUO, et l’appui financier sans réserve de la Fondation R. Howard Webster et Cynthia Baxter et famille », a dit le Dr Thierry Mesana, président-directeur général de l’ICUO.

À propos de l’Institut de cardiologie de l’Université d’Ottawa

L’Institut de cardiologie de l’Université d’Ottawa (ICUO) est le centre de santé cardiovasculaire le plus important et le plus innovateur au Canada, qui se consacre à la recherche, au traitement et à la prévention des maladies du cœur. En plus d’offrir des soins de qualité exceptionnelle, il est un acteur de premier plan dans la prévention des maladies du cœur au Canada et un centre de recherche de calibre mondial où le savoir passe du laboratoire au chevet des patients. Sa promesse est la pierre angulaire sur laquelle il repose depuis sa création : donner la priorité aux patients.

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