La santé cardiaque en bref

Les causes de maladies cardiovasculaires

Les maladies cardiovasculaires sont causées par différents facteurs liés à la génétique et au mode de vie. Ces traits, comportements et caractéristiques ont une grande influence sur le risque de maladie cardiovasculaire. Certains sont modifiables, comme la santé mentale, le poids, le tabagisme, l’activité physique, l’alimentation, le taux de cholestérol, la tension artérielle et la glycémie (taux de sucre dans le sang). 

Qu'est-ce que la maladie coronarienne?

La maladie coronarienne (ou coronaropathie) est la forme la plus courante de maladie cardiovasculaire. Elle se caractérise par un durcissement (et un rétrécissement) des artères, ou « athérosclérose ». La maladie coronarienne est causée par une combinaison de facteurs génétiques et liés au mode de vie. C’est ce qu’on appelle des « facteurs de risque »

On ignore encore le processus exact qui mène à l’athérosclérose. On sait toutefois qu’au fil du temps, les comportements malsains finissent par endommager la paroi interne des artères, favorisant l’accumulation de dépôts graisseux appelés « plaques ». Ces plaques sont faites de plusieurs substances, dont le cholestérol. Ce sont ces plaques qui causent le rétrécissement des artères, un processus qui commence à un jeune âge.

L’athérosclérose peut provoquer un rétrécissement des artères (voir les illustrations) ailleurs dans le corps, ce qui peut ralentir ou même bloquer la circulation du sang. S’il se situe dans le cerveau, ce rétrécissement peut causer un accident vasculaire cérébral. S’il se situe dans les bras ou les jambes, c’est ce qu’on appelle la maladie artérielle périphérique. S’il se situe dans le cœur, on parle de maladie coronarienne. La maladie coronarienne peut causer de l’angine ou une crise cardiaque.  

Il est important de dépister les maladies cardiovasculaires le plus tôt possible afin de prévenir et de limiter les dommages. Il est également fondamental de comprendre comment les facteurs de risque affectent l’évolution de ces maladies :

  • Certains facteurs de risque de maladie cardiovasculaire sont présents dès la vingtaine.
  • Le fait de réduire les facteurs de risque avant la première crise cardiaque ou le premier accident vasculaire cérébral peut prévenir ou retarder 33 % de tous les décès2.
  • La réduction des facteurs de risque cardiovasculaire diminue aussi le risque de décès associé à d’autres maladies chroniques2.
  • Les facteurs de risque sont, pour la plupart, les mêmes pour les hommes et les femmes, mais ils ne les affectent pas de la même façon3
    • L’usage du tabac est particulièrement nocif pour les jeunes femmes.
    • L’hypertension, le diabète et un taux de cholestérol élevé ont plus de répercussions chez les femmes que chez les hommes, et sont plus susceptibles de causer des complications.
    • Le stress, la dépression et l’anxiété présentent un plus grand risque pour les femmes que pour les hommes.

Voir le site du Centre canadien de santé cardiaque pour les femmes pour plus d’information à ce sujet.  

Prévalence des maladies cardiovasculaires

Les maladies cardiovasculaires ont un impact considérable sur la santé de la population. Au Canada, 2,6 millions de personnes de plus de 20 ans vivent avec un diagnostic de maladie cardiovasculaire. Ces maladies demeurent la seconde cause de mortalité en importance au pays4.

Un grand pourcentage de la population présente un risque de maladie cardiovasculaire, de crise cardiaque, d’accident vasculaire cérébral ou d’autres événements cardiaques. Si on ne fait pas de prévention, le vieillissement de la population et la montée du diabète et de l’obésité feront augmenter les taux de maladies cardiovasculaires5

  • Neuf personnes sur 10 de plus de 20 ans au Canada présentent au moins un facteur de risque de maladie cardiovasculaire4.  
  • Au Canada, 2,6 millions de personnes vivent avec une maladie cardiovasculaire diagnostiquée4
  • Toutes les 5 minutes au Canada, une personne meurt d’une maladie du cœur, d’un AVC ou d’un déficit cognitif d’origine vasculaire5.

Le coût des maladies cardiovasculaires

Même si les maladies cardiovasculaires sont la deuxième cause de mortalité après le cancer au Canada, la plupart des gens ne sont pas conscients de la menace. Ces maladies coûtent très cher à la société et ont des répercussions majeures sur la qualité de vie des personnes atteintes. Il s’agit en fait des maladies chroniques les plus coûteuses pour le système de santé canadien.

  • Les coûts des soins de santé associés aux maladies cardiovasculaires atteignent 21,2 milliards de dollars chaque année5.
  • En 2016, les maladies cardiovasculaires ont causé le plus grand nombre d’hospitalisations en Ontario et le plus grand nombre de nouveaux cas de maladie chronique6
  • En Ontario, le fardeau économique total des facteurs de risque de maladie cardiovasculaire s’élève à environ 7 milliards de dollars pour le tabagisme, 4,5 milliards pour la consommation d’alcool, 2,6 milliards pour l’inactivité physique et 5,6 milliards pour les mauvais choix alimentaires6 .

Importance de la prévention

Selon l’Organisation mondiale de la santé, entre 2015 et 2050, la proportion de personnes de plus de 60 ans passera de 12 % à 22 % de la population mondiale. Le fardeau pour le système de santé pourrait être écrasant7

Le risque de maladie cardiovasculaire augmente avec l’âge. C’est le résultat de certains changements physiologiques et de facteurs risque comme le diabète et l’obésité. Même si le risque de maladie cardiovasculaire apparaît au cours de la deuxième décennie de vie et que ces maladies ne touchent pas exclusivement les personnes âgées, le processus de vieillissement a des répercussions évidentes sur la santé cardiovasculaire. 

Au fardeau d’une population mondiale vieillissante pour les coûts de santé s’ajoute la prévalence de l’obésité et de l’inactivité physique chez les enfants, ce qui semble annoncer une augmentation encore plus grande des taux de maladies cardiovasculaires et une diminution de l’espérance de vie au fil du temps. Si les projections actuelles sont exactes, les enfants d’aujourd’hui pourraient vivre de 2 à 5 ans de moins que leurs parents. On croit cependant que les facteurs de risque cardiovasculaire associés à cette génération particulièrement sédentaire pourraient être annulés par l’adoption de bonnes habitudes de vie dès l'entrée dans l’âge adulte5

Nous en savons beaucoup sur les risques de maladie cardiovasculaire et sur la façon de traiter ces affections. Pourtant, nous sommes encore nombreux à faire des choix qui sont mauvais pour la santé. 

En identifiant les facteurs de risque que vous pouvez changer et en agissant dès maintenant pour les atténuer, vous pouvez réduire considérablement votre risque de crise cardiaque, d’accident vasculaire cérébral ou d’autres événements cardiaques. 

Bien des Canadiens et Canadiennes ont un mode de vie qui les mettent à risque :

  • Environ 49,2 % de la population canadienne n’atteint pas le niveau d’activité physique recommandé9
  • En 2017, seulement 28,6 % des Canadiens et Canadiennes de 12 ans et plus disaient manger au moins 5 portions de fruits et légumes par jour10.
  • Au Canada, plus de 5 millions d’adultes sont atteints d’obésité, ce qui augmente le risque de diabète, de taux de cholestérol élevé et d’hypertension11.
  • Environ 2,3 millions de Canadiens et Canadiennes de plus de 12 ans ont reçu un diagnostic de diabète12.
  • Le nombre de Canadiens souffrant d'hypertension artérielle est en hausse chez les personnes de plus de 35 ans13
  • Une proportion de 14,8 % de la population canadienne est fumeuse. Le tabagisme augmente le risque d’hypertension et de rétrécissement des artères14

Jusqu’à 80 % des maladies cardiovasculaires pourraient être évitées si plus de gens, y compris les professionnels de la santé, les prenaient plus au sérieux. Or, même les personnes qui connaissent les risques ou qui vivent déjà avec ces maladies ont de la difficulté à reconnaître qu’elles représentent une véritable menace pour la santé. Cela explique l’écart entre le risque réel et le risque perçu chez bien des gens.

Une maladie cardiovasculaire est souvent perçue comme un incident isolé, plutôt que comme une maladie chronique, en particulier en cas de crise cardiaque ou d’accident vasculaire cérébral. Le traitement des phases aiguës de la maladie est vu comme une guérison. Il est important de changer cette perception et de favoriser l’adoption d’un mode de vie sain pour le cœur qui permettra de diminuer le risque à long terme.

En poursuivant les efforts d’éducation et de sensibilisation, on ne peut qu’améliorer les perceptions, la compréhension, le traitement et l’issue des maladies cardiovasculaires. 


Références

  1. Statistique Canada (24 janvier 2022). Les principales causes de décès, population totale, selon le groupe d'âge. https://www150.statcan.gc.ca/t1/tbl1/fr/tv.action?pid=1310039401&request_locale=fr 
  2. Kottke, T. E., Faith, D. A., Jordan, C. O., Pronk, N. P., Thomas, R. J., & Capewell, S. (2009). The comparative effectiveness of heart disease prevention and treatment strategies. American journal of preventive medicine, 36(1), 82–88. https://doi.org/10.1016/j.amepre.2008.09.010 
  3. Maas, A. H., & Appelman, Y. E. (2010). Gender differences in coronary heart disease. Netherlands heart journal: monthly journal of the Netherlands Society of Cardiology and the Netherlands Heart Foundation, 18(12), 598–602. https://doi.org/10.1007/s12471-010-0841-y 
  4. Agence de la santé publique du Canada : Système canadien de surveillance des maladies chroniques (SCSMC) (28 juillet 2022). Les maladies du cœur au Canada. https://www.canada.ca/fr/sante-publique/services/publications/maladies-et-affections/maladies-coeur-canada.html 
  5. Fondation des maladies du cœur et de l'AVC du Canada (2019). (Dé)connexions : Des liens insoupçonnés posent un risque. Bulletin 2019 sur les maladies du cœur, l’AVC et les déficits cognitifs d’origine vasculaire. https://www.coeuretavc.ca/articles/bulletin-2019
  6. Action cancer Ontario et Santé publique Ontario. (19 juillet 2019) The burden of chronic disease in Ontario. Key estimates to support efforts in prevention. https://www.ccohealth.ca/sites/CCOHealth/files/assets/BurdenCDHighlights.pdf 
  7. Organisation mondiale de la santé (1er octobre 2022). Vieillissement et santé. https://www.who.int/fr/news-room/fact-sheets/detail/ageing-and-health 
  8. Park, J. H., Moon, J. H., Kim, H. J., Kong, M. H., & Oh, Y. H. (2020). Sedentary Lifestyle: Overview of Updated Evidence of Potential Health Risks. Korean journal of family medicine, 41(6), 365–373. https://doi.org/10.4082/kjfm.20.0165  
  9. Statistique Canada (1er septembre 2021). Enquête canadienne sur les mesures de la santé : Données sur les moniteurs d'activité, 2018-2019. https://www150.statcan.gc.ca/n1/daily-quotidien/210901/dq210901c-fra.htm 
  10. Statistique Canada (30 avril 2019). Feuillet d'information de la santé : Consommation de fruits et de légumes, 2017 . https://www150.statcan.gc.ca/n1/pub/82-625-x/2019001/article/00004-fra.htm 
  11. Obésité Canada (n.d.) L'obésité au Canada. https://obesitycanada.ca/fr/lobesite-au-canada/ 
  12. Statistique Canada (18 novembre 2018). Feuillets d'information de la santé : Diabète, 2017. https://www150.statcan.gc.ca/n1/pub/82-625-x/2018001/article/54982-fra.htm  
  13. Statistique Canada (24 janvier 2022). Hypertension, selon le groupe d'âge. https://www150.statcan.gc.ca/t1/tbl1/fr/tv.action?pid=1310009609&request_locale=fr 
  14. Statistique Canada (22 octobre 2022). Feuillets d'information de la santé : Tabagisme, 2019. https://www150.statcan.gc.ca/n1/pub/82-625-x/2020001/article/00003-fra.htm