Dissection spontanée de l’artère coronaire

Quelques facteurs de risque de la DSAC :

• Être femme : La DSAC peut se produire tant chez les hommes que les femmes, mais touche plus souvent les femmes.
• Donner naissance : Certaines des femmes touchées ont donné naissance peu avant. La DSAC est plus fréquente dans les semaines qui suivent un accouchement.
• Croissance irrégulière des cellules dans les parois artérielles : La dysplasie fibromusculaire provoque une croissance irrégulière des cellules dans les parois artérielles. Cette irrégularité peut affaiblir les parois artérielles et réduire la circulation sanguine. La dysplasie fibromusculaire peut également causer de la haute tension, provoquer des AVC ou des déchirements dans d’autres vaisseaux sanguins. Cette maladie est plus fréquente chez les femmes que chez les hommes.
• Fatigue physique extrême
• Maladies qui provoquent l’inflammation des vaisseaux sanguins : Les maladies comme le lupus ou la périartérite noueuse sont associées à la DSAC.
• Maladies du tissu conjonctif héréditaires : Les personnes atteintes de maladies génétiques qui causent des problèmes dans le tissu conjonctif, comme le syndrome d’Ehlers-Danlos ou de Marfan, sont susceptibles de subir une DSAC.
• Très haute tension artérielle : Les problèmes non traités de très haute tension artérielle sont associés à la DSAC.
• Consommation de cocaïne

Quelques signes et symptômes de la DSAC :

• Douleurs à la poitrine
• Rythme cardiaque rapide
• Douleur dans les bras, les épaules ou à la mâchoire
• Essoufflement
• Transpiration
• Fatigue extrême et inhabituelle
• Nausée
• Étourdissements

L’objectif du traitement de la DSAC est de réparer l’artère endommagée et rétablir la circulation sanguine vers le cœur.

Le type de traitement sera déterminé selon l’état de santé du patient, et notamment selon la taille et l’emplacement de la déchirure artérielle et selon les symptômes qui se présentent. Lorsque c'est possible, les médecins laissent l’artère guérir d'elle-même pour éviter des procédures invasives pour effectuer la réparation.

Médicaments

Le médecin peut recommander la prise de médicaments visant à rétablir la circulation sanguine et à faciliter la guérison. Quelques exemples :

• Inhibiteurs plaquettaires : Les médicaments qui réduisent le nombre de plaquettes coagulantes dans le sang réduisent le risque de formation d’un caillot dans l’artère déchirée.
• Aspirine : Collabore avec les inhibiteurs plaquettaires pour réduire l’activation des plaquettes.
• Bêtabloquants : Les médicaments utilisés pour réduire le rythme cardiaque et forcer la contraction du cœur aident à réduire la pression sur l’artère endommagée, ce qui facilite la guérison.
• Inhibiteurs de l’ECA : Il s’agit de médicaments utilisés pour faire ouvrir les vaisseaux sanguins qui sortent du cœur afin de réduire la charge de travail imposée au muscle du cœur.

Les médicaments peuvent soulager les symptômes et faciliter la guérison sans qu’une autre forme de traitement soit nécessaire. Si les douleurs abdominales ou d’autres symptômes persistent, une autre forme de traitement pourrait être nécessaire.

Intervention coronarienne percutanée (ICP)

Si la DSAC restreint la circulation sanguine vers le cœur ou si les médicaments n’arrivent pas à soulager la douleur abdominale, le médecin peut proposer l’installation d’une endoprothèse dans l’artère pour la maintenir ouverte. L’endoprothèse aide à rétablir la circulation sanguine vers le muscle du cœur.

Pour installer l’endoprothèse, les médecins insèrent un long tube mince, appelé cathéter, dans l’artère – généralement à partir de la jambe ou du poignet – et dirigent le tube jusque dans les artères du cœur. Grâce aux rayons X et à d’autres tests d’imagerie, le cathéter est porté jusqu’à l’artère endommagée.

Un fil assorti d’un ballon dégonflé est passé dans le cathéter jusqu’à la déchirure de l’artère. Le ballon est ensuite gonflé, ce qui permet d’installer l’endoprothèse contre les parois artérielles. L’endoprothèse demeure en place pour maintenir l’artère ouverte. Si l’ICP est le traitement à privilégier, le médecin donnera tous les détails au patient en temps et lieu.

Chirurgie cardiaque

Si les autres traitements n’ont pas fonctionné ou s’il y a plus d’une déchirure dans l’artère, la chirurgie peut s’avérer être le meilleur traitement. Un pontage aortocoronarien peut être réalisé pour créer un nouveau passage pour que le sang se rende au cœur.

Dans le cadre de cette procédure, un vaisseau sanguin est retiré d’une autre partie du corps, comme la paroi thoracique ou la jambe. Ce vaisseau sanguin est ensuite cousu à l’artère coronaire afin de détourner le flux sanguin de l’artère endommagée. Si la chirurgie cardiaque est le traitement à privilégier, le médecin donnera tous les détails au patient en temps et lieu.

Suivi et soins continus

Activité physique : Recommencer ses activités quotidiennes normales de façon graduelle sur une période d’une semaine. Ne pas soulever plus de 4,5 kilos (10 lb) pendant les deux premières semaines suivant le congé de l’hôpital. Éviter les activités trop intenses comme les entraînements aérobiques jusqu’à ce que votre cardiologue vous le permette.

Conduite automobile : Ne pas conduire pendant un mois après le congé si vous avez un permis de conduire normal, ou pendant trois mois si vous avez un permis de conduire professionnel.

Grossesse : Utiliser des contraceptifs (recommandés par votre médecin) pour prévenir une grossesse après votre congé jusqu’à ce que vous ayez discuté des risques liés à la grossesse avec votre cardiologue.

Activité sexuelle : Éviter toute activité sexuelle pendant deux mois après votre congé ou jusqu’à ce que votre cardiologue vous donne le feu vert.

Après votre traitement pour la DSAC, vous devrez rencontrer votre cardiologue pour des visites de suivi. Votre cardiologue pourrait recommander d’autres types de soins pour vous aider à guérir et à prévenir d’autres problèmes de santé, dont :

• Réadaptation cardiaque : Le programme de réadaptation cardiaque est un programme d’exercice et d’éducation pour vous aider à guérir. La réadaptation cardiaque consiste souvent en des exercices de groupe, des conseils de nutrition, des ateliers de gestion du stress et des cours sur les saines habitudes de vie.
• Examen des antécédents familiaux : Certaines personnes héritent de certaines pathologies associées à la DSAC. Un test génétique peut être recommandé pour aider à diagnostiquer toute maladie sous-jacente.
• Imagerie des vaisseaux sanguins : Le médecin peut suggérer une tomodensitométrie pour repérer des faiblesses ou anomalies dans les autres vaisseaux sanguins, comme ceux du cou et de l’abdomen.
• Angiographie : Une angiographie pourrait être menée pour examiner si l’artère guérit bien.
• Tomodensitométrie cardiaque : Une tomodensitométrie cardiaque peut être une autre option pour vérifier si l’artère guérit bien.
• Consultations auprès d’autres spécialistes : Selon les résultats des examens, il se peut que le médecin dirige le patient vers d’autres spécialistes, comme un rhumatologue, un généticien ou un neurologue.

La dissection spontanée de l'artère coronaire (DSAC) - Guide à l'intention des patients et des familles (PDF)