Ablation cardiaque chirurgicale

(Aussi appelée: Intervention MAZE, Ablation Chirurgicale Concomitante)

Objet

Au cours de l’ablation cardiaque chirurgicale, de petites incisions sont pratiquées dans le tissu cardiaque au niveau des oreillettes (les cavités supérieures du cœur). En bloquant la voie de signalisation anormale, ces incisions permettent de rétablir un rythme cardiaque normal. L’ablation cardiaque chirurgicale est recommandée chez les patients atteints de FA chronique qui ne répond pas au traitement médicamenteux ou aux techniques peu effractives.

Anciennement, les incisions étaient réalisées à l’aide d’un scalpel et recousues par la suite, ce qui rendait l’intervention complexe et risquée. Les nouvelles techniques d’incision ont permis de réduire le degré de difficulté de l’intervention et les risques qui y sont associés. Voici quels sont ces nouveaux outils technologiques:

  • La radiofréquence, laquelle consiste à utiliser une source d’énergie pour réaliser les incisions. Cette technique est la plus couramment employée à l’Institut de cardiologie de l’Université d’Ottawa pour réaliser les ablations cardiaques chirurgicales.
  • La cryoablation, laquelle consiste à appliquer un froid extrême pour détruire de petites zones de tissu cardiaque. Cette technique est aussi employée à l’Institut de cardiologie pour réaliser les ablations cardiaques chirurgicales, en particulier en cas d’intervention MAZE complète à effraction minimale.
  • Les micro-ondes, le laser et les ultrasons, techniques qui font également appel à une source d’énergie pour réaliser les incisions.

L’ablation cardiaque chirurgicale peut être réalisée seule ou lors d’une intervention à cœur ouvert visant à traiter un autre problème cardiaque, comme une coronaropathie ou une valvulopathie. Associée à une autre intervention, elle est qualifiée d’ablation chirurgicale concomitante.

Description

  1. Avant l’intervention, on procède à divers tests à l’hôpital : analyses sanguines, électrocardiographie, angiographie, échocardiographie et, dans certains cas, tomodensitométrie.
  2. Un membre du personnel infirmier ou un médecin demande au patient de signer le formulaire de consentement éclairé, faute de quoi l’intervention ne peut avoir lieu.
  3. Le patient est emmené sur civière à la salle d’opération cardiaque.
  4. Le patient subit une anesthésie générale et demeure ainsi inconscient durant l’intervention.
  5. Dans le cas d’une intervention de MAZE complète à effraction minimale, on réalise une petite incision du côté droit de la poitrine du patient, alors qu’en cas d’intervention de MAZE effractive ou d’ablation chirurgicale concomitante, on procède à la découpe normale du sternum. Grâce à cette dernière technique, le chirurgien a plus aisément accès au cœur.
  6. Les vaisseaux sanguins du cœur sont reliés à un appareil de circulation extracorporelle, lequel pompe le sang dans l’organisme du patient pendant l’opération.
  7. Lorsque l’appareil est en marche, la fonction cardiaque est interrompue de façon temporaire.
  8. Le chirurgien pratique une série d’incisions, et réalise des lignes à l’aide de chaleur ou de froid, au niveau des cavités supérieures du muscle cardiaque (oreillettes) à l’origine de l’arythmie. La présence de ces lignes interrompt l’activité électrique anormale.
  9. Le cœur est ensuite remis en marche, et toutes les incisions sont refermées.
  10. Le patient demeure à l’Unité de soins intensifs en chirurgie cardiaque (USICC) pendant environ 24 heures.
  11. Après ce délai, le patient est transféré dans une chambre de soins ordinaires. La durée moyenne du séjour à l’hôpital à la suite d’une ablation cardiaque chirurgicale varie de 4 à 7 jours.

Directives aux patients

Généralement, les patients poursuivent leur traitement médicamenteux normalement, comme avant l’intervention. La plupart d’entre eux reçoivent des anticoagulants pendant quelque temps après l’opération pour prévenir la formation de caillots sanguins. Certains patients reçoivent pour leur part un nouvel antiarythmique.

Les patients font l’objet d’un monitorage Holter de 48 heures à 2 reprises durant l’année qui suit l’ablation, puis 1 fois par année par la suite. Ce monitorage vise à éviter une récidive de la fibrillation auriculaire.