Peter Liu, M.D., a été choisi comme lauréat du Prix d’excellence internationale 2020 de l’Institut de cardiologie de l’Université d’Ottawa (ICUO). Ce prestigieux prix vise à récompenser les scientifiques de l’ICUO qui se sont démarqués sur la scène internationale dans leur domaine.
Le Dr Liu est directeur scientifique et vice-président à la recherche de l’ICUO, ainsi que directeur du Laboratoire de fonction cardiaque de l’ICUO. Son programme de recherche vise à faire progresser la médecine de précision et la détection précoce des maladies cardiaques, ainsi qu’à élucider les mécanismes méconnus de la maladie.
Le Prix d’excellence internationale reconnaît le leadership du Dr Liu au sein de la communauté scientifique et médicale émergente qui étudie la COVID-19. En raison des travaux du Dr Liu sur la manière dont la myocardite virale peut mener à l’insuffisance cardiaque, son expertise concernant l’impact de la COVID-19 sur le cœur a été sollicitée à l’international.
Avec des collègues de divers pays, le Dr Liu a publié plusieurs articles importants, dont un dans la revue Circulation décrivant l’impact de la COVID-19 sur le cœur. Dans un autre excellent article publié dans Circulation Research, le Dr Liu et ses collègues ont analysé les répercussions biologiques et cliniques particulières de la COVID-19 sur le système cardiovasculaire. L’article souligne qu’en plus d’être la première cause de décès dans le monde, la maladie du cœur est aussi la première cause de décès en lien avec la COVID-19. Les patients âgés ayant des antécédents de crise cardiaque ou d’accident vasculaire cérébral, ainsi que ceux atteints d’hypertension ou de diabète, ont de fortes chances de contracter le virus, en plus d’être trois à cinq fois plus susceptibles d’en mourir. L’article explique aussi pourquoi les inhibiteurs du système rénine-angiotensine (SRA), qui incluent les inhibiteurs de l’enzyme de conversion de l’angiotensine (ECA) et les antagonistes des récepteurs de l’angiotensine II (ARA), suscitent actuellement une controverse considérable. D’une part, ces inhibiteurs du SRA contribuent grandement à protéger les patients cardiaques. D’autre part, on soupçonne qu’ils augmentent les taux d’ECA2 dans le corps, une composante du SRA que le nouveau coronavirus utilise comme récepteur pour infecter les cellules des poumons.
Dans une étude codirigée avec des chercheurs de l’École de médecine David Geffen de l’UCLA (États-Unis) et de l’Université de Wuhan (Chine) et publiée dans la revue Hypertension, le Dr Liu a redéfini les seuils des biomarqueurs cardiaques permettant de prédire la mortalité chez les patients hospitalisés atteints de la COVID-19. Dans cette étude multicentrique réunissant 3200 patients atteints de la COVID‑19, le Dr Liu et ses collaborateurs ont constaté que les seuils des marqueurs cardiaques permettant de prédire efficacement le taux de mortalité de la COVID-19 à 28 jours étaient 49 % plus bas que les seuils habituellement recommandés pour les cardiopathies. L’étude a établi que les patients dont les marqueurs cardiaques dépassaient ces seuils nouvellement établis étaient beaucoup plus à risque de décéder de la COVID-19. Ces conclusions sont importantes pour éclairer la gestion clinique et les essais définitifs futurs.
À partir de ces observations, le Dr Liu a mobilisé un réseau comprenant des centres situés au Canada, aux États-Unis, au Mexique et au Brésil, afin de mener un essai contrôlé randomisé pour évaluer si l’ajout d’inhibiteurs de l’ECA au traitement contre la COVID-19 améliorerait les résultats pour les patients présentant un risque élevé. Cet essai de grande envergure, qui est financé par les IRSC et le Centre de recherches pour le développement international, aura des impacts immédiats sur le traitement des patients atteints de la COVID-19.
Plusieurs revues scientifiques et grands médias prestigieux ont consulté le Dr Liu pour son expertise et sa compréhension des impacts de la COVID-19 sur le système cardiovasculaire. Dans une entrevue à la revue Science, il a discuté de la possibilité que la COVID-19 entraîne la myocardite, suite au constat que des patients préalablement en santé présentaient des signes d’insuffisance cardiaque liée à la myocardite après avoir contracté la COVID-19. En outre, la revue Nature a publié un article dans lequel le Dr Liu explique que la COVID-19 provoque souvent des caillots sanguins et qu’il est possible que le nouveau coronavirus s’attaque directement aux cellules endothéliales des vaisseaux sanguins, qui ont le même récepteur ECA2 que celui que le virus utilise pour infecter les cellules pulmonaires. Chez les individus en santé, la paroi endothéliale des vaisseaux sanguins est lisse, ce qui prévient la formation de caillots. Une infection virale peut endommager les cellules endothéliales, les obligeant à libérer des protéines qui déclenchent le processus de coagulation à l’origine de la formation de caillots.
Le Dr Liu a aussi été interviewé pour un article du très respecté journal britannique The Guardian. Cité plusieurs fois dans cet article, le Dr Liu a apporté au public des explications éclairantes et fiables quant aux impacts de COVID-19 sur le cœur. Il y explique que, selon des tests sanguins, un tiers des patients atteints de la COVID-19 présentent des signes de lésions cardiaques, et que des essais sont en cours pour déterminer si les inhibiteurs d’ECA et les ARA ont un effet cardioprotecteur chez les patients présentant un risque élevé.
En résumé, le Dr Liu s’est démarqué sur la scène internationale en faisant progresser notre compréhension de la COVID-19 sur le système cardiovasculaire. Nous le félicitons chaleureusement d’être le lauréat du Prix d’excellence internationale 2020 de l’ICUO!