OTTAWA, 12 février 2025 – Une nouvelle étude menée par des scientifiques de l’Institut de cardiologie de l’Université d’Ottawa (ICUO) montre que les femmes atteintes de troubles hypertensifs de la grossesse (THG) présentent un risque accru de souffrir de fibrillation auriculaire plus tard et de mourir prématurément. La fibrillation auriculaire est une affection qui se caractérise par un rythme cardiaque irrégulier souvent très rapide.
Les THG, indique l’étude, doivent être reconnus comme d’importants facteurs de risque cardiovasculaire chez les femmes. L’étude insiste aussi sur le besoin d’améliorer les stratégies de prévention et les suivis après la grossesse pour détecter la fibrillation auriculaire et réduire les risques à long terme associés à ces affections.

Publiée aujourd'hui dans le numéro spécial Go Red de Circulation, l’étude a été menée par Jodi Edwards, Ph.D., directrice du Programme de recherche sur le cœur et le cerveau à l’ICUO, et la Dre Thais Coutinho, ex-chef de la prévention et de la réadaptation cardiaque à l’ICUO, maintenant à la Clinique Mayo (Rochester, Minnesota), aux États-Unis.
« Les THG sont un ensemble d’affections associées à une tension artérielle élevée durant la grossesse. Ces troubles contribuent largement à la mortalité maternelle et à de graves problèmes de santé, et ce, tant pendant qu’après la grossesse », explique Amy Johnston, épidémiologiste spécialisée en santé cardiovasculaire et reproductive, et auteure principale de l’étude. « Notre étude montre que le risque de souffrir plus tard de fibrillation auriculaire est presque deux fois plus élevé chez les femmes ayant déjà souffert de THG, surtout celles qui faisaient déjà de l'hypertension avant la grossesse, et que la santé cardiaque de ces femmes doit être suivie de près. »
Qu’apporte l’étude de nouveau?
L’étude, basée sur des données administratives de santé de l’ICES, a suivi plus de 770 000 femmes en Ontario. Elle révèle que sept ans seulement après un accouchement, les risques de fibrillation auriculaire et de décès prématuré sont déjà plus grands chez les femmes ayant vécu des THG. Ces risques augmentent selon le type de THG et sont plus élevés chez les femmes atteintes des formes les plus graves ou qui faisaient déjà de l’hypertension chronique avant de tomber enceintes.
Quelles sont les conséquences sur le plan clinique?
« Étant donné ces observations, nous croyons essentiel de suivre de plus près les femmes ayant des antécédents de THG et, en particulier, d’hypertension chronique, pour détecter rapidement la fibrillation auriculaire et inclure les antécédents obstétriques dans les outils de prédiction du risque cardiovasculaire, explique Jodi Edwards. Il faut aussi améliorer les stratégies de prévention des THG pour réduire les effets néfastes sur la santé à long terme. »
Renseignements additionnels
Lire l’article : Risk of Incident Atrial Fibrillation in Women with a History of Hypertensive Disorders of Pregnancy: A Population-Based Retrospective Cohort Study (en anglais).
Entrevues
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Personne-ressource pour les médias
Leigh B. Morris
Agent de communication
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